Une chose est sûre, Nessma TV, « la chaîne du grand Maghreb », est en train de se frayer une place stratégique dans le paysage audiovisuel maghrébin. Par ses feuilletons importés, jugés incontournables pour ses téléspectateurs, par les matchs de foot qu’elle diffuse en direct et par les invités de qualités de Ness Nessma.

Actuellement, la chaîne produit la deuxième saison de Star Academy Maghreb qui commencera le 12 décembre 2009  à diffuser ses primes sur les deux satellites Nile Sat et Hotbird. Voilà un petit aperçu sur les nouveautés de la chaîne. Mais, le plus important que tout cela est sa relation avec son environnement qui lui permettra, en fait, de solidifier son positionnement. Si Nessma jouit ,comme nous le savons, d’un soutien incontestable en Tunisie de la part des privés et des étatiques, elle n’a jusqu’à maintenant aucun statut juridique ou commercial en Algérie.

En effet, d’après des journaux de la place, Nessma TV souffre d’une image de marque défaillante et d’un relationnel en crise avec l’administration algérienne. « Le dossier Nessma TV est bloqué en raison de l’antécédent des frères Karoui qui, malgré leur bonne connaissance des champs audiovisuels algériens, n’ont pu garder de bonnes relations avec les responsables algériens. Ce qui a conduit au blocage de leur dossier en haut lieu » affirme le site l’Expression.com qui précise aussi que l’audimat de « la chaîne privée tunisienne » est en bon état, voir le meilleur par rapport aux autres chaînes algériennes. La cause de ce désaccord est la question du Sahara occidental, que Nessma traite de façon favorable à la vision marocaine. Cette question sensible risque d’être déterminante et conséquente sur les relations entre Alger et Nessma qui souhaite investir dans l’audiovisuel algérien.  

Toujours avec Alger, Nessma a aussi des soucis avec ses artistes. C’est le cas de l’humoriste, Kamel Bouakaz, qui a assuré une chronique à Ness Nessma durant la période de Ramadan. En plus du fait qu’il a demandé de continuer son rôle après le mois saint sans avoir une réponse, le comique n’aurait pas touché son cachet et a souffert jusqu’à son départ d’une indifférence humiliante de la part du staff de Ness Nessma. Et c’est presque le même scénario et le même comportement adopté avec d’autres artistes algériens comme Naffaâ, Souileh, Baâziz. Du coup, les invités algériens de Ness Nessma se rétractent à la dernière minute ou refusent carrément de participer au talk show.  

Nous pouvons, sans doute, remarquer le côté marocain qui remporte plus d’importance au détriment de celui algérien sans rappeler que 90% des animateurs, techniciens et producteurs sont tunisiens. En ce qui concerne la Mauritanie, le dirigeant de la chaîne, Nabil Karoui, a expliqué mainte fois que Nessma s’intéressera à ce pays quand son économie et surtout son pouvoir d’achat s’amélioreront.

Cela s’ajoute au fait que les programmes de la chaîne ne sont ni de près ni de loin maghrébins et que même son talk show est fait à la française et nous rappelle « le grand journal » de Canal +, l’humour en moins.