Publié le 06-03-2018
Deux responsables de la section tunisienne d'Amnesty international éconduits à l’entrée du palais de Carthage
Le secrétaire général et le directeur de la section tunisienne d'Amnesty international ont été éconduits samedi 08 décembre à l'entrée du palais de Carthage où se déroulait une conférence sur les droits de l'homme, en marge de la célébration de la journée internationale des droits de l'homme.

"A l'entrée du palais de Carthage, les services de sécurité nous ont spécifié que nous étions personnes indésirables bien qu'ils aient confirmé que nous sommes inscrits sur la liste des invités et que nous étions munis d'invitations officielles de la Présidence de la République", a expliqué à Zouheir Makhlouf, secrétaire général de la section tunisienne d'Amnesty. "Je dénonce de tels comportements qui sont contraires aux principes des droits humains", a-t-il dit, indiquant qu'il s'agit d'une réaction "aux lettres ouvertes critiques" adressées par Makhlouf au président Marzouki concernant les récentes nominations à la haute instance des droits de l'homme."M.Marzouki a désigné 25 personnes à la haute instance des droits de l'homme qui ne répondent pas aux critères requis", a estimé Makhlouf.
A cela s'ajoute, a-t-il dit, un article qu'il a publié dans un journal tunisien commentant la proposition de Marzouki pour la création d'une cour constitutionnelle internationale l'accusant "d'allégeance à l'étranger et d'ignorance totale des principes des Droits de l'Homme à l'échelle internationale et nationale", a encore dit Makhlouf.
Adnène Mansar, porte-parole officiel à la Présidence de la République a indiqué que la sécurité a refusé l'accès de Makhlouf au palais de Carthage non pas en sa qualité de responsable à la section tunisienne d'Amnesty International mais en raison "de précédents troubles qu'il avait provoqués", le 13 mars dernier, à l'occasion de la première journée nationale pour la liberté d'Internet organisée à Carthage et au cours de laquelle Makhlouf a eu "des comportements indécents" et "a insulté le Président Marzouki", a-t-il dit."Les services de sécurité sont habilités à refuser l'entrée au Palais de Carthage de toute personne qui risque de poser des problèmes", a ajouté Adnène Mansar.
Le porte-parole de la présidence a aussi relevé que Makhlouf a eu aujourd'hui également "des comportements déplorables" et a insulté les services de sécurité, le directeur du Cabinet présidentiel et le Président de la République. Des enregistrements sont disponibles concernant ces incidents, a-t-il encore précisé.
Pour ce qui est de l'invitation adressée à Makhlouf pour assister à cette cérémonie à Carthage malgré les réserves des services de sécurité, Mansar a expliqué que les invitations adressées par la Présidence de la République émanent de la base de données de la direction du protocole "mais que la sécurité garde la possibilité de décider de l'entrée ou pas de toute personne", a-t-il encore ajouté.
TAP