Publié le 06-03-2018

Olivier Poivre d’Arvor entre hommages, résolutions et mea Culpa

Dans le cadre de la célébration de la fête nationale française du 14 juillet, l’ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor a prononcé un discours, long, mais sans langue de bois. Les messages étaient clairs, directs et sans équivoques.



Olivier Poivre d’Arvor entre hommages, résolutions et mea Culpa

Sous l’insigne «France et Tunisie, tout nous lie ! », l’ambassadeur de France n’a pas manqué de rendre hommage au président de la République Béji Caïd Essebsi, lui souhaitant «un bon et complet rétablissement » ; il a aussi salué la présence «pour la troisième fois consécutive », du chef du Gouvernement Youssef Chahed, à la célébration de la Fête nationale française à Dar el Kamila à la Marsa. M. Poivre d’Arvor a également rendu un vibrant hommage posthume à deux symboles de la réussite tunisienne, le fameux styliste Azzedin Alaïa ainsi que le grand homme d’affaires, fondateur du Groupe Poulina, Abdelwaheb Ben Ayed.

L’ambassadeur de France, qui a exprimé sa gratitude et son bonheur de voir son mandat prolongé, a annoncé une série de résolutions. « Notre urgence, face à ces drames de la migration, du chômage ou de la misère économique, c’est l’aide au développement des pays du Sud, c’est l’effacement des inégalités territoriales ». Il s’agit donc de mesures relatives à la solidarité, l’équitabilité et la jeunesse.

« Nombreuses sont d’ailleurs les bonnes nouvelles pour cette rentrée de la jeunesse : l’inauguration à Sousse en septembre 2019 du Collège Philippe Seguin, avant l’ouverture d’un lycée en 2020. En septembre également, à Sfax, Djerba et Tunis, des écoles à programme français seront homologuées. Enfin après Tunis, Gafsa, Djerba, Kairouan, Bizerte, c’est à Gabès qu’ouvrira début 2020 la sixième alliance française de Tunisie, lieu d’enseignement de la langue française mais aussi centre culturel, afin de rééquilibrer notre présence dans des régions moins favorisées qu’à Sousse, Sfax ou Tunis où l’Institut français fait un travail important ».

Olivier Poivre d’Arvor a par ailleurs évoqué la mémoire du militant syndicaliste Farhat Hached, envers qui, il a exprimé son empathie et a même appelé son pays, la France, à faire son mea culpa. Il a en effet affirmé : «Je pense avec un fort sentiment d’émotion, à ce grand syndicaliste, Farhat Hached, victime d’un odieux assassinat perpétré sous le Protectorat. Ce crime, nous nous devons, nous Français, d’en reconnaître l’origine ».

D’une manière subtile, M. Poivre d’Arvor n’a pas omis de taquiner les Américains à Tunis qui avaient, rappelons-le, décidé de reporter la célébration de leur fête nationale du 4 juillet, « pour des raisons sécuritaires ». Olivier Poivre d’Arvor a dit : « A ceux qui me demandaient si nous la maintenions à la date du 14 juillet, j’ai dit mon étonnement ! Comment pourrait-il en être autrement ? Rien ne peut jamais déplacer ou reporter les rendez-vous républicains », une insinuation qui ne devrait vraisemblablement pas plaire aux Américains « républicains » !
 


D. M.

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