Publié le 06-03-2018

Y-a-t-il une crise éthique au pouvoir législatif ?

Hier le président de l’ARP, Mohamed Ennaceur avait convié à une réunion les chefs de blocs à l’assemblée pour se mettre d’accord sur les noms à élire en tant que membres de la cour constitutionnelle. Mais encore une fois, aucun nom n’a réussi à avoir assez de suffrages pour être choisi.



Y-a-t-il une crise éthique au pouvoir législatif ?

La loi garantit le secret des élections des douze membres de la cour constitutionnelle : ce secret met à nu la frivolité des engagements donnés ouvertement. Certains diront que l’essence même de la politique est d’être fourbe et de cacher son jeu mais à quelques mois des prochaines élections législatives on se trouve dans un engrenage de ne pas avoir une cour constitutionnelle.

Depuis sa création en 2014, une seule élue, Raoudha Ouersighni, a réussi à réunir assez de voix. D’autres noms sont proposés, mais si ces noms remplissent parfaitement les critères fixés par la loi, ce sont avant tout les tendances politiques de chacun qui décident du choix.

L’opinion publique vient de prendre, par le fait, conscience de la gravité de l’absence d’une cour constitutionnelle de la scène politique. La revendication commence, par ailleurs, à se faire de plus en plus insistante dans les médias et sur les réseaux sociaux (même si elle a été moins récente chez certains acteurs de la société civile tels que Bawsala). Mais cette urgence ne semble aucunement gagner les députés ni les chefs des blocs à l’ARP, pour qui seul leur intérêt politique prime.

Je sais pertinemment que manquer à sa parole n’est pas condamnable comme la corruption ou toute autre infraction de la loi mais la question est avant tout éthique. Ces députés qui croient devoir élire un membre de la cour constitutionnelle qui soit leur partisan ne savent pas qu’en contrepartie, ils perdent probablement leur crédibilité auprès de leurs propres électeurs.


Ines Ayed

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