Publié le 06-03-2018

The Guardian met-il, à raison, Sihem ben Sedrine sur un piédestal ?

Le rapport présenté par Sihem Ben Sedrine dans le cadre de son travail en tant que présidente de l’Instance de Vérité et Dignité serait explosif selon l’édition d’aujourd’hui lundi 4 mars 2019 du journal The Guardian.



The Guardian met-il, à raison, Sihem ben Sedrine sur un piédestal ?

Quand la journaliste de The Guardian Ruth Michaelson a commencé par rappeler l’intervention chahutée de Ben Sedrine au parlement, elle a oublié de préciser que cette réaction des députés était en majeure partie contre la façon de travailler et sa procession. Personne ne remettait en cause le principe de la justice transitionnelle pour la Tunisie.

Le choix de rétablir la justice transitionnelle avait, en fait, été fait par l’Etat bien avant l’avènement de Sihem Ben Sedrine pour présider l’Instance de Vérité et Dignité. The Guardian écrit tout de même qu’elle en est devenue l’Avatar. Et c’est justement là le cœur du problème, car si on s’attaque à Ben sedrine, par un raccourcis incroyable on s’attaque à la justice transitionnelle, aux droits de l’homme, aux hommes et femmes tunisiens qui se sont sacrifiés par amour de la patrie…

La journaliste se montre à plusieurs reprises très passionnée par la question en qualifiant par exemple les régimes de Ben Ali et de Bourguiba de « régimes brutaux » ou en prétendant que les tribunaux traitent les affaires portées par l’IVD « à la va-vite ». Fait-elle preuve d’assez d’objectivité face au personnage de Sihem Ben Sedrine ?

Sihem Ben Sedrine mérite-t-elle vraiment un article aussi élogieux ? Avait-elle été victime de son combat pour la justice transitionnelle ? Loin du fait qu’elle soit ou pas reprochable pour un quelconque tort, malversation ou subjectivité de choix des victimes, on aimerait la voir se défendre, face aux accusations quelles qu’elles soient, sans mêler sa fonction en tant que présidente de l’IVD.
 


Ines Ayed

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