Publié le 06-03-2018
En photos :Hemlyn d’Ali Jaziri au Théâtre romain de Carthage
La scène du théâtre romain de Carthage a été squattée dimanche 22 juillet par des artistes expérimentant une musique métissée puisée dans des registres radicalement différents où l’occidental fusionne avec l’oriental dans une harmonie qui ne laisse aucune place à l’improvisation.
Plongés dans une lumière plutôt profonde offrant à voir des univers vacillant entre clair-obscur les musiciens ont d’emblée inondé le théâtre d’un flot de décibels, où les sonorités graves de la basse donnent le la à un orchestre déchainé.
A l’avant-scène, Ali Jaziri avec une attitude aérienne s’est lâché dans un flux croissant de rythmes avant de se lancer dans l’interprétation de chansons puisées dans le patrimoine musical populaire tunisien sur une trame musicale Pop. Le résultat est époustouflant.
Sur scène, une batterie soutenue par des instruments orientaux de percussions, Darbouka, Bendir et Tabla de la Basse, un Luth, un Synthétiseur et une violoncelle convergent pour donner naissance à un univers sonore fort et vibrant que le timbre vocal du chanteur ne fait qu’appuyer.
Hemlyn de Aly Jaziri est un melting pot de culture, un croisement de genre, une transgression des codes et des modes avec comme aboutissement un mariage heureux entre un orient rêveur et un occident rigoureux.
«Hemlyn» est une nouvelle fusion musicale de Rock Tribal. Elle revisite les rythmes populaires et introduit des sonorités rock/pop dans une succession d’enchaînements percutants conçues par un groupe de musiciens talentueux» a souligné Ali Jaziri qui n’a pas caché son inspiration de l’œuvre magistrale de son père Fadhel Jaziri qui tenait ce soir-là les rênes de la scénographie, à l’arrière scène où son fils trônait comme un roi dans son royaume.
Le spectacle fait la part belle à la musique populaire tunisienne renforcée par une trame scénographique numérique et une fusion de musique métal. L’écran géant au fond de la scène transmettant en live les images en gros plans des artistes est un clin d’œil à l’univers pop et aux concerts rock. Mais à Carthage le groupe a offert au public des chants empruntés au patrimoine tunisien comme « Lemdalal », « Fares Baghdad » ou encore « Bjah Allah y a Hob Esmani » et des poèmes originaux du parolier du groupe Ghassen Amami. Une soirée plutôt rythmée au bonheur d’un public jeune venus soutenir un musicien talentueux en l’occurrence Ali Jaziri qui tente de bâtir des passerelles entre plusieurs cultures sans oublier le frère qu’il a perdu et à la mémoire duquel il a chanté « Jo » une chanson poignante que le public a suivi dans un recueillement que l’on ne peut que saluer.