Publié le 06-03-2018

Interview Mohamed Jebali

Du haut de ses 22 ans de carrière et de ses 8 albums, dont le dernier sortira prochainement, Mohamed Jebali est devenu une valeur sûre de la chanson tunisienne. Grâce à une recherche continue d’expériences nouvelles, ses efforts ont porté et il compte à son actif un parcours riche et varié alliant solos et duos dans différents registres et styles musicaux. Ceci à côté d’une expérience d’acteur dans des sitcom, des films entre longs et courts et même à l’opéra !
Nous l’avons rencontré sur le lieu des répétitions pour son nouveau spectacle où il a accepté de nous parler de son expérience, de sa vision de l’art et de ses futurs projets. Interview
 



Interview Mohamed Jebali

Du haut de ses 22 ans de carrière et de ses 8 albums, dont le dernier sortira prochainement, Mohamed Jebali est devenu une valeur sûre de la chanson tunisienne. Grâce à une recherche continue d’expériences nouvelles, ses efforts ont porté et il compte à son actif un parcours riche et varié alliant solos et duos dans différents registres et styles musicaux. Ceci à côté d’une expérience d’acteur dans des sitcom, des films entre longs et courts et même à l’opéra !
Nous l’avons rencontré sur le lieu des répétitions pour son nouveau spectacle où il a accepté de nous parler de son expérience, de sa vision de l’art et de ses futurs projets. Interview

Où est ce que vous placez le vrai début de votre carrière ?

Pour moi, le début, c’est comme son nom l’indique, au tout début de ma carrière. Puisque chaque chose à son commencement, même si c’est dans la difficulté, c’est aussi un début ! Pour être Plus précis, l’attention du public m’a été offerte après ma participation dans le programme « Noujoum El Ghad ».

Sur toutes vos expériences musicales, quelle est celle qui vous a le plus marquée ?

Je suis dans la même vision. Je ne privilégie pas une expérience particulière dans mon parcours. Le tout contribue à l’image et à la formation de l’artiste donc chaque expérience est aussi importante que les autres. Quand on a la possibilité d’explorer avec sa voix des styles différents pourquoi pas ! Cela se voit d’ailleurs dans mon parcours. J’ai chanté aussi bien la « Taktouka », « le Malouf », « Le Kassid », « Le soufi », « Le tarab » que mes propres chansons et je crois avoir satisfait et agréablement surpris le public à chaque fois. Il est toujours intéressant aussi bien pour l’artiste que pour le public d’explorer de nouvelles choses.

Pouvons-nous en conclure que vous ne croyez pas à la spécialisation ?

Oui, tout à fait ! Ce sont des choix, mais, la voix est pour moi comme l’instrument de musique, on ne doit pas la limiter à un seul registre. Il en est de même pour la chanson. Chaque voix a ses spécificités, cela n’empêche en rien l’artiste d’être ouvert et à l’écoute de styles très divers pour colorer ses influences. Le résultat ne peut être que bénéfique pour persister aux yeux du public et avoir une présence renouvelée. Une présence qui me permet également de sentir que je suis entrain d’évoluer. Ce genre de sensation, je l’ai surtout connu grâce à l’expérience Soufi que j’ai partagée avec les frères Mraihi où j’ai pu chanter sur des tons qui me sont totalement nouveaux avec des techniques de chants exotiques.

Le fait d’écrire, de composer et de chanter vos chansons, est-ce un moyen d’exprimer un « art personnel » ou est ce par manque d’affinité avec les autres artistes ?

Non, ce n’est pas du manque de collaborateurs qu’il s’agit ! L’écriture et la composition sont des dons qui n’ont rien à voir avec la formation. Donc, c’est un choix et un créneau important de ma carrière qui m’a apporté la reconnaissance du public et la preuve en est que mes concerts drainent le public, alors pourquoi s’opposer à cette vocation !

En même temps, quand les paroles ou la musique d’autres artistes me plaisent et me touchent, indifféremment de leurs taux de célébrité, je fonce ! Sans doute, il est utile à l’artiste de faire lui-même les paroles et la musique de ses chansons, il n’en reste pas moins que l’échange avec les autres peut apporter des idées nouvelles et un éclairage artistique auquel il n’aurait pas pensé seul. 

Après le succès de Carthage 2008, que prépare Mohamed Jeblai pour le public ?

Je prépare une tournée dans toute la Tunisie basée sur le spectacle « Elli Fi Beli ». Ce nouveau spectacle gardera le même principe de show que celui de l’année dernière avec des changements dans le scénario et la mise en scène. C’est en fin de compte une idée totalement différente. Ce spectacle est voulu être très visuel, tout à fait à l’encontre du classique des chansons qui se suivent. J’ai tenu pour cela à exploiter mon expérience d’acteur.

Je serai sur scène un chanteur et un acteur qui raconte tout une histoire dont les éléments se complètent. Il y aura un ballet et un décor et même une projection pour accompagner le chant. Le scénario est signé Mohsen Ben Nefissa et la mise en scène est assurée par Zeineb Ferchichi. Le spectacle porte le nom d’une chanson que j’ai écrite et composée. Il porte aussi bien son nom puisqu’il reflète des pensées dans mon esprit que j’ai envi de partager avec le public, des idées venant de mon parcours et de mes débuts et allant vers mes ambitions futures. C’est une aventure à part entière et j’espère, avec, conquérir le public une nouvelle fois.

Votre parcours d’acteur est-il un complément de la chanson ou est-ce une expérience en elle-même ?

Être acteur est avant tout pour moi un plaisir et une aventure. C’est aussi un complément à la chanson pour faire en sorte de ne pas tomber dans le parcours classique. Quoique j’aie de quoi assurer un concert avec mes chansons uniquement, je préfère comme même valoriser mon expérience d’acteur qui me permet d’avoir une image d’artiste diversifié, qui prend des initiatives à son égard et à l’égard du public, tout en se différenciant par rapport aux autres artistes. Je trouve que mon parcours en tant qu’acteur est déjà assez riche par lui-même pour être une expérience à part entière ! Même si le fait d’allier chanson et jeu d’acteur n’est pas le plus facile des chemins, la fatigue et le stress disparaissent quand je vois la satisfaction du public.

Que pensez vous des programmes de télé réalité consacrés à la chanson et des artistes qui en ressortent ?

Le succès de ce genre de programmes est indéniable. D’un point de vue show, c’est quelque chose d’impressionnant. Il faut tout de même faire la distinction entre un programme comme Star Academy, qui est basé sur le spectacle et un autre comme Super Star qui met plus en évidence les capacités vocales des concurrents.

Ces programmes engendrent une notoriété rapide pour les participants, mais cette notoriété perdure rarement. Il y a tout de même des exemples qui témoignent de la réussite, tel Ahmed Cherif et Amani Souissi. Tout dépend de la capacité de la personne à profiter positivement de l’avantage de cette notoriété et de faire en sorte qu’elle  va dans le bon sens.

Quelle est selon vous la responsabilité de l’artiste vis-à-vis du public ?

La vitrine de l’artiste, c’est d’une part ses chansons et sa production et d’autre part son comportement et ses valeurs. C’est ce qui constitue son image,non seulement son art mais surtout sa manière d’être et d’agir avec les autres. C’est pour moi l’unique manière de gagner le respect du public. Cela doit commencer par se respecter soi-même en travaillant de façon continue et avec sérieux, en recherchant toujours la nouveauté pour montrer au public ses bonnes intentions artistiques.
 
 
Narjes
 

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