2018-03-06 نشرت في

Leila Trabelsi : La Première Dame de la Tunisie est le Premier Drame de Ben Ali

Lorsque le général Ben Ali dépose le vieux dictateur impotent Bourguiba en 1987, il aurait mieux fait d’écouter un homme de l’ombre qui a longtemps parrainé sa carrière au sein de l’armée. Quand le nouveau président confie au mentor son désir d’épouser en secondes noces une humble coiffeuse du nom de Leïla Trabelsi, celui-ci, exprimant des réserves sur la jeune divorcée alors âgée de 30 ans, freine des quatre fers et le lui déconseille formellement. Amoureux comme il n’est pas permis, l’homme fort tunisien passe outre.



Leila Trabelsi : La Première Dame de la Tunisie est le Premier Drame de Ben Ali

De son exil saoudien survenu après la «Révolution du jasmin» qui l’a chassé du pouvoir, Ben Ali doit aujourd’hui se mordre les doigts de n’avoir pas écouté son conseiller. Car pour tous les Tunisiens, c’est la très cupide Leïla Trabelsi et son clan qui ont entraîné un Président prometteur et travailleur dans les dérives. Un clan décrit comme «quasi mafieux» par l’ambassadeur américain à Tunis dans des câbles révélés par WikiLeaks; un clan qui, du transport aux assurances en passant par les banques, la communication et l’immobilier, avait mis le pays en coupe réglée. Les estimations les plus basses évaluent ainsi la fortune du couple Ben Ali à cinq milliards d’euros, placés sur des comptes bancaires à l’étranger.

D’après le quotidien français Le Monde qui cite des sources élyséennes, l’omnipotente épouse de l’ex-président tunisien aurait embarqué 1,5 tonne d’or pendant que son mari essayait encore de se maintenir au pouvoir. Une cupidité qui n’avait d’égale que l’influence que son clan et elle ont réussi à asseoir en une vingtaine d’années sur l’économie et le pouvoir en Tunisie. Un pouvoir qui semblait l’intéresser davantage que les affaires. Officiellement, Leïla Trabelsi gérait des œuvres caritatives et sociales au travers de son ONG Basma et la présidence de l’Organisation de la femme arabe. Elle a créé un lycée international privé avec Souha Arafat, veuve de l’ancien président de l’Autorité palestienne Yasser Arafat.

Mais en coulisses, elle a la mainmise sur le régime: elle nomme et démet hauts fonctionnaires, conseillers et ministres. Peut-être un désir de revanche sociale pour celle que Nicolas Beau et Catherine Graciet appellent «la régente de Carthage» dans leur ouvrage paru en 2009. Née en 1957 dans une famille pauvre de 11 enfants, Leïla Trabelsi passe son enfance dans la Médina de Tunis où elle devient coiffeuse. Elle se marie puis divorce trois ans plus tard avant d’entamer une longue relation avec Ben Ali. Cette relation aboutira à un mariage en 1992 et à l’émergence de la dynastie qui a régné sans partage à Tunis jusqu’à la Révolution de jasmin.


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