« Hep ! Taxi ! » Le taxi s’arrête (si jamais il s’arrête bien sûr, car la plupart du temps il ralentit juste pour pouvoir vous parler avec des mimes et des gestes), ouvre craintivement la fenêtre coté passager et demande suspicieusement : « Vous allez où ? » Là, si vous êtes par exemple aux Berges du Lac, que vous allez à Tunis, le taxi vous refuse car lui, il va à la Marsa, ou vis-versa. Des fois, vous êtes à Tunis centre-ville, vous voulez aller à Bab Souika par exemple, si un taxi daigne bien vous prendre, il vous lance des regards noirs du rétroviseur, sans compter tous les soupirs exaspérés qu’ils vous offrent, ainsi que son venin qu’il crache sur tous les conducteurs qui ne veulent pas avancer lorsque le feu est encore rouge, pourtant.

Parfois, ils refusent la course car ce n’est pas assez loin, ou alors que la route n’est pas bien entretenue, ou parce que c’est une zone à embouteillage.

Ils vous refusent la course alors que vous êtes fatigué, malade, pressé, en retard, sous la pluie, etc.

Bon, j’ai posé ces questions à un taxi, qui m’a répondu : « oui mais nous, on a une voiture à entretenir, on ne peut pas se permettre des fois de ramener des gens alors que la route est dans un sale état, car ça nuit aux roues. Et des fois, quand une personne nous arrête pour une petite course, ça ne nous arrange pas car on pourrait rater une course bien plus fructueuse »… Je lui ai alors tout simplement rétorqué : « c’est comme si vous allez dans un magasin, que vous demandez d’acheter quelque chose et que le marchand refuse de vous la vendre. Trouverez-vous cela normal ? ». Il me répond par la négative.

Chers amis taxi, vous nous êtes indispensables, alors s’il vous plait, ne nous refusez plus les courses, car même si elles sont petites, elles vous ramèneront surement des grandes !

Raja