2025-12-03 نشرت في
Dettes impayées et incertitudes juridiques : les pharmaciens disent stop
Le Bureau national du Syndicat tunisien des pharmaciens d’officine, réuni ce mercredi, a décidé de suspendre la délivrance des médicaments selon le système du tiers payant pour les assurés de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) à partir du 8 décembre courant.
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Dans un communiqué, le Syndicat tunisien des pharmaciens d’officine a précisé que cette décision intervient en raison de l’accumulation des dettes de la CNAM envers les pharmaciens, ainsi que de la nécessité de clarifier le cadre juridique régissant l’activité des pharmacies à la lumière des nouveaux développements.
La structure professionnelle appelle également à prendre des mesures urgentes pour sauver la chaîne de distribution des médicaments, notamment à travers l’instauration d’un financement exceptionnel pour la CNAM dans le cadre de la loi de finances 2026.
Le syndicat souligne que, malgré la poursuite des négociations entre la CNAM et les pharmaciens, il n’existe aucune vision claire ni engagement officiel garantissant la continuité de la relation contractuelle. Cette situation pose, selon lui, de sérieuses interrogations sur l’avenir de cette relation, et place l’ensemble du secteur dans une situation grave et sans précédent.
Le syndicat rappelle également que la crise financière qui touche le secteur pharmaceutique depuis des années s’est encore aggravée, notamment en raison de la rupture des négociations avec les distributeurs de médicaments en gros, eux-mêmes confrontés à une situation économique critique menaçant la continuité de leurs activités.
Ainsi, toute la chaîne de distribution du médicament est aujourd’hui menacée : des fabricants locaux à la Pharmacie centrale, en passant par les grossistes, jusqu’aux pharmaciens d’officine.
Le communiqué souligne qu’un nombre croissant de pharmaciens se trouvent désormais dans l’incapacité de continuer à délivrer des médicaments, en raison de fortes pressions financières, particulièrement dans les régions de l’intérieur et les zones à priorité économique, où la capacité d’approvisionnement est directement menacée. Cela pourrait priver des milliers de citoyens de leur droit à l’accès aux soins.
Dans ce contexte de blocage, il devient impossible pour les pharmacies de continuer à fournir des services aux assurés de la CNAM, en l’absence de garanties financières et juridiques permettant d’exercer dans des conditions normales et sûres.
Le Bureau national du Syndicat tunisien des pharmaciens d’officine indique qu’il a saisi à ce sujet la Cheffe du gouvernement, le ministre des Affaires sociales, le ministre de la Santé, ainsi que la direction de la CNAM, afin de les alerter sur la gravité de la situation et de demander une intervention urgente pour sauver un secteur essentiel à l’accès aux soins des citoyens.
Le syndicat affirme enfin que ses structures restent ouvertes à toute initiative sérieuse et responsable visant à trouver des solutions urgentes et durables garantissant la dignité du pharmacien, les droits du patient et la stabilité du système de santé.
