En vidéo : Mohamed Ali Nafti trace les 30 prochaines années d’un partenariat ambitieux avec l'UE

Mohamed Ali Nafti, Ministre des Affaires étrangères, a prononcé un discours fort en symboles et en engagements, ce 9 mai 2025, à l’occasion de la Journée de l’Europe, marquant ainsi une nouvelle étape dans les relations entre la Tunisie et l’Union européenne.

Dès l’introduction, il a rappelé que cette journée célèbre la fameuse déclaration Schuman de 1950, fondement de la construction européenne, qu’il qualifie de « déclaration toujours d’actualité » appelant à « l’action commune, la coopération et le volontarisme ».

Dans une mise en contexte historique, le ministre a souligné l’importance du lieu où s’est tenue la cérémonie : un palais emblématique ayant accueilli, dix ans plus tôt, la célébration du 40e anniversaire de l'accord de coopération tuniso-européen de 1976.

Cette édition 2025 marque un cap particulier : « le 30e anniversaire de l’accord d’association signé en 1995 », a-t-il rappelé avec fierté, tout en appelant à un « bilan approfondi » du partenariat pour « rééquilibrer et améliorer ce qui reste perfectible ».

Mohamed Ali Nafti a salué « l’attachement commun aux valeurs démocratiques » entre les deux partenaires, insistant sur « la résilience de la Tunisie et son engagement dans la réussite de son expérience démocratique ».

Il a ensuite évoqué le futur Conseil d’Association et le « nouveau pacte pour la Méditerranée », actuellement en gestation, qu’il souhaite transformer en un « instrument audacieux de prospérité partagée ».

La question palestinienne n’a pas été éludée. Il a fermement dénoncé les « atrocités commises en Palestine » et réaffirmé le soutien de la Tunisie à une solution juste avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le ministre a salué la nomination d’un commissaire européen dédié à la Méditerranée, qu’il espère voir « au service d’une démarche militante, humaniste et réaliste ».

Il a appelé à une « matrice commune » pour les relations des 30 prochaines années, dans l’esprit du processus de Barcelone, combinant économie, culture, échanges humains et gouvernance inclusive.

Le partenariat tuniso-européen est, selon lui, « une source d’inspiration et un modèle pour la région », citant l’exemple du Mémorandum d’Entente stratégique signé en 2023.

Il a insisté sur le rôle du dialogue constant entre les deux parties, fondé sur « le respect mutuel et une vision commune de l’avenir ».

Revenant sur les liens humains, Mohamed Ali Nafti a déclaré : « Les Tunisiens en Europe d’aujourd’hui ne sont plus ceux d’il y a 30 ou 40 ans. Ils incarnent l’avenir et le savoir ».

Il a salué la participation croissante de la Tunisie aux programmes européens comme Erasmus+, Horizon Europe et Horizon Créatif, soulignant le rôle de la jeunesse tunisienne dans le développement de l’Europe.

Le ministre a mis en avant « la migration circulaire » comme un atout à valoriser pour renforcer les liens sociaux et économiques entre les deux rives.

Il a évoqué avec fierté la tenue récente d’un atelier conjoint avec l’Organisation Internationale des Migrations à Tunis, marquant une nouvelle étape dans la gestion humaine et pragmatique des flux migratoires.

Le développement économique durable, la transition énergétique, le numérique, la santé et l’éducation sont au cœur du partenariat, selon lui, avec des projets d’envergure comme « Medlink » ou « Elmed South Corridor ».

Le ministre a insisté sur l’importance d’un « dialogue constructif et tourné vers l’avenir » pour franchir les étapes-clés de l’investissement bilatéral.

En rendant hommage à l’ambassadeur défunt Tahar Sioud, il a évoqué les bâtisseurs de ce partenariat stratégique, soulignant leur vision et leur dévouement à un projet commun.

En conclusion, Mohamed Ali Nafti a appelé à « préserver l’esprit de solidarité face aux provocations politiciennes » et à œuvrer à des actions concrètes contre la migration irrégulière.

Il a clos son discours en citant Bourguiba et en réaffirmant que « la Tunisie et l’Europe sont étroitement liées », avec l’espoir d’un avenir commun fondé sur le « respect mutuel et un partenariat d’égal à égal

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