2018-03-06 نشرت في
Le blogueur saoudien Raif Badawi passible de la peine de mort
Raif Badawi, un internaute saoudien emprisonné depuis plus d’un an pour ‘insulte à l’islam’ - après avoir prôné plus de tolérance religieuse -, risque désormais, en appel, la peine de mort pour apostasie, a indiqué son avocat.

Le blogueur Raif Badawi, derrière les barreaux depuis juin 2012 et condamné en juillet 2013 à 7 ans de prison et 600 coups de fouet pour avoir prôné sur son site internet moins d’emprise religieuse dans la sphère publique, risque la peine capitale, à l'issue de son procès en appel. ‘Un juge du tribunal a renvoyé mercredi Raif Badawi devant une juridiction supérieure, sous l'accusation d'apostasie’, a déclaré à l'AFP son avocat Walid Aboualkhair.
‘Je ne pensais pas que cela pourrait se produire’, a confié de son côté Ensaf Haidar, sa femme, partie vivre au Liban avec leurs trois enfants, et interrogée sur CNN mercredi. L’apostasie, le fait de renoncer à sa religion, est passible de la peine de mort, selon la charia, la loi islamique en vigueur en Arabie saoudite.
Lors de sa première condamnation, en juillet 2013, Human Rights Watch dénonçait déjà la disproportion de la peine de sept années de prison. Raif Badawi avait été reconnu coupable de ‘violation de la loi de 2007 sur la cybercriminalité’ et ‘d’insulte à l’islam’. ‘C’est une sentence particulièrement dure pour un blogueur pacifiste qui encourageait juste à un dialogue religieux’, pouvait-on lire alors sur le communiqué de l'ONG.
Pourtant, Raif Badawi est musulman. Il n’a pas changé ou renoncé à sa religion. Sur son blog créé en 2008, ‘Free Saudi Liberals’, le jeune Saoudien essayait de changer les mentalités en invitant les internautes à débattre sur différents sujets sociétaux, il n’a jamais été question de blasphèmes ou de reniement de sa foi. Mais pour les fondamentalistes du royaume, prôner l’égalité entre les croyances et encourager une ‘libéralisation religieuse’, équivaut à une hérésie et revient au même.