Publié le 06-03-2018

Le Syndicat des Grandes surfaces proteste contre les privilèges pour les investisseurs étrangers

La Chambre Syndicale des Grandes Surfaces , réunie le 10 Avril 2013, a exprimé son étonnement à propos des informations rapportées par les différents médias, relatives à l’intention du gouvernement d’autoriser la réalisation par un investisseur turc d’un complexe commercial gigantesque dans la région de La Goulette ou les Berges du Lac.



Le Syndicat des Grandes surfaces proteste contre les privilèges pour les investisseurs étrangers

En effet, elle considère que si cette autorisation est accordée, cela constituera un traitement privilégié d’un investisseur étranger au détriment des investissements nationaux et que cette discrimination est totalement intolérable pour ces derniers , qui dans leur pays peuvent prétendre de la part de leur gouvernement sinon à un traitement prioritaire, au moins à un traitement équivalent aux investisseurs étrangers, surtout si ces derniers, comme c’est le cas du projet envisagé, n’apportent strictement rien de plus pour l’économie nationale.



En effet , il est nécessaire de rappeler les faits suivants :


1)    Les investisseurs nationaux ont prouvé que sur le plan qualitatif ils sont capables de réaliser des projets du niveau des standards européens, tant au niveau de la conception architecturale, des agencements, de la qualité et de la diversité de l’offre que du service.


On peut donc affirmer sans aucune hésitation qu’un investisseur étranger n’aura strictement aucun apport supplémentaire sur aucun des aspects précédents ni sur celui de la création d’emplois.


Le nombre de projets réalisés par les investisseurs nationaux a été certes très faible. Mais cette situation est entièrement imputable au blocage par l’Administration de tout développement du secteur et ce depuis de nombreuses années et malgré la présentation de nombreuses demandes de réalisation de projets par des investisseurs nationaux. Les tergiversations de l’Administration, et les barrières chaque jour plus nombreuses imposées par les nombreux textes réglementaires publiés sur le secteur ont abouti à une paralysie totale de son développement et à un taux de réalisation ridiculement bas par rapport aux objectifs fixés par les études stratégiques sectorielles initiées et approuvées par l’Administration.


2)    De nombreuses demandes d’investisseurs nationaux sont déposées auprès de l’Administration depuis des années. Elles représentent une enveloppe d’investissement supérieure au montant de l’investissement proposé par l’investisseur étranger et elles sont réparties tant dans les grandes agglomérations que dans les villes moyennes de l’intérieur du pays. A ce jour, aucune demande n’a reçu de réponse ni positive ni négative.


3)    Devant ce blocage systématique et prolongé des investisseurs nationaux, quelles seraient les motivations de l’ouverture soudaine de l’investissement dans le secteur à un investisseur privé étranger ?


-    Va-t-il apporter une technologie nouvelle qui va profiter à notre économie par ses retombées indirectes : non (nous rappelons que les investisseurs nationaux respectent déjà les standards européens dans tous les domaines).


-  Va-t-il créer plus d’emplois : non. S’agissant de projets de même nature, l’intensité de création d’emplois (rapportée à la surface construite ou au chiffre d’affaires réalisé) sera strictement la même.


-    Va-t-il apporter un nouveau marché qui ouvrira  de nouvelles perspectives d’exportation à notre économie ? Non ; bien au contraire, il risque d’encourager de nouvelles importations à partir de son pays d’origine !



En conclusion, notre Chambre appelle l’Administration à réviser sa position et à renoncer à accorder un traitement privilégié à un opérateur étranger au détriment des investisseurs nationaux, pour un projet qui n’apporte strictement rien de plus à notre économie nationale.
 


Communiqué
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