Publié le 06-03-2018

En vidéos – affaire des stents périmés : Laxisme des autorités ou intention d’étouffer l’affaire ?

C'est l’affaire du moment, elle constitue une première en matière de scandale médical en Tunisie mettant l'accent sur la négligence dans certains cas et sur la corruption dans beaucoup d'autres...



En vidéos – affaire des stents périmés : Laxisme des autorités ou intention d’étouffer l’affaire ?

Les stents sont des petits ressorts que les médecins posent, lors d'une angioplastie, dans le cœur d’un patient, dans l’artère coronaire plus précisément, pour éviter qu’elle ne se bouche en la maintenant ouverte, rétablissant ainsi une irrigation sanguine normale.

Il y a une semaine un scandale a éclaté lorsque plusieurs médias ont parlé de plusieurs stents périmés que des médecins ont utilisé lors d'angioplasties, dans plusieurs établissement privés.

Dès que l’affaire a été médiatisée, les communiqués ont commencé à pleuvoir et hier, la CNAM a déclaré qu’elle «suspendait  sa coopération avec les utilisateurs des stents périmés lors des opérations de cathétérisme cardiaque, et de soumettre leurs dossiers à la justice » (TAP).

Plusieurs salles de cathétérisme ont été fermées depuis et des enquêtes ouvertes mais, ouvertes assez tard selon Samir Bouraoui, secrétaire général du syndicat de base du ministère de la santé.

Ce dernier affirme que le ministère de la santé a été saisi le 3 mai après la découverte par un agent de la CNAM de la combine (à travers la vignette du stent que la CNAM rembourse).

Mais il n’a pas réagi assez vite selon le syndicat qui affirme que des centaines de stents ont été placés chez des patients, mettant ainsi leurs vies en danger (possibilité d'infection). 

Le conseil national de l’ordre des médecins a publié un communiqué à la date du 23 juin, affirmant qu’il accorde une importance à l’affaire et qu’il compte prendre les mesures nécessaires mais parle uniquement de 8 stents… Une réaction jugée non satisfaisante si l'on prend conscinece de l'ampleur de l'affaire. Plusieurs médecins tunisiens ont cependant manifesté, à titre individuel, leur indignation face à cet acte contraire à la déontologie et à l’éthique médicale.

Pour le ministère des affaires sociales, l’utilisation des stents actifs périmés est confirmée et la CNAM est autorisée à ouvrir une enquête et multiplier les contrôles médicaux.

 

Ce scandale "est une première en Tunisie" selon Samir Bouraoui. Mais, il présente une occasion parfaite pour lever le voile sur la corruption qui ronge nos institutions publiques, y compris le ministère de la santé. Toutefois, la volonté politique semble faire défaut, puisque les réactions et les prises de mesures tardent à être prises.

Le syndicat de base du ministère a adressé une lettre à l’attention de Chawki Tabib, président de l’instance nationale de lutte contre la corruption, dénonçant le laxisme des autorités : « Plus que du laxisme, il y a une volonté d’étouffer cette affaire » nous confie Samir Bouraoui.


Hajer Boujemâa

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