Publié le 06-03-2018

Ce soir sur Spicee, ‘Des barreaux pour une barrette’, un documentaire sur la consommation de cannabis en Tunisie

La réputation de la loi-52 a dépassé nos frontières et ce soir le site de documentaires Spicee diffusera un reportage sur le sujet, tourné, entre autres, dans la prison de Mornaguia.



Ce soir sur Spicee, ‘Des barreaux pour une barrette’, un documentaire sur la consommation de cannabis en Tunisie

"Dès aujourd'hui sur Spicee, un document édifiant sur la loi-52. une vidéo de l'intérieur des prisons tunisiennes,je crois que c'est une première" annonçait ce matin Me Ghazi Mrabet.

Tuniscope a discuté avec l’un des deux journalistes qui ont travaillé sur le documentaire, Victor Castanet qui nous dit « avoir été surpris par l’intérêt que le teaser de l’émission a suscité ». « Nous pensions que c’était un sujet à la marge » nous confie-t-il.

Des barreaux pour une barrette

Il s’agit d’un documentaire de 17 minutes coréalisé par Victor Castanet et Yaël Goujon, le premier s’occupe de la narration, le deuxième des images, et qui sera diffusé ce soir à 19h30 sur Spicee (sur internet).

Synopsis

« En ‪Tunisie‬, fumer du ‪cannabis‬ peut coûter très très cher. Le tarif pour un joint, c'est 1 an de prison. Et c'est loin d'être une blague : 5200 tunisiens croupissent dans les prisons du pays pour consommation de shi t ».
Les deux journalistes qui ont travaillé sur le reportage ont déjà visité plusieurs pays dans le pourtour méditerranéen (Algérie, Palestine…).

« Nous avions entendu parler de cette loi à travers Human Rights Watch et nous étions sidérés d’apprendre qu’on risquait un an de prison pour la consommation d’un joint » nous dit Victor Castanet, l’un des deux journalistes qui ont réalisé le documentaire et qui juge que la loi-52 est l’une des lois les plus strictes au monde.

D’ailleurs, Victor Castanet, tient à préciser qu’il ne s’agit nullement d’un documentaire pro-cannabis mais plutôt d’un reportage qui montre l’inefficacité et la contre productivité de cette loi. Une loi qui fait que « des fumeurs se retrouvent dans une cellule avec des gros dealers, des meurtries et des violeurs »…

« Même les agents de la garde pénitentiaire étaient conscients de la nécessité du changement de cette loi, car elle provoque une surcharge des prisons» ajoute-t-il.

La bataille pour réformer cette loi dure depuis un moment en Tunisie, rappelons qu’un projet de loi qui viendra remplacer la loi-52 a été proposé par le ministère de la justice mais il semblerait qu’il soit perdu dans les méandres de l’ARP, puisque le débat en assemblée ne vient toujours pas.

En attendant, plusieurs milliers de jeunes sont incarcérés et voient leur avenir compromis pour avoir fumé un joint…

Teaser
 


Hajer Boujemâa

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