Publié le 06-03-2018

La Tunisie sera confrontée à une pénurie d’énergie primaire vers 2020?

« Alors que sa production de gaz naturel est vouée à baisser à partir de 2020, la Tunisie se trouve aujourd’hui face à des choix stratégiques difficiles pour satisfaire ses besoins énergétiques futurs » annonce la banque Mondiale 



La Tunisie sera confrontée à une pénurie d’énergie primaire vers 2020?

 Voici quelques extraits de l’article :

Des projections sur la demande d’énergie et les sources d’approvisionnement actuelles, on peut prévoir que la Tunisie sera confrontée à une pénurie d’énergie primaire vers 2020. il existe des perspectives de développement de nouveaux gisements, mais ces réserves sont limitées et incertaines ».
La Tunisie était, jusqu’au début des années 2000, un exportateur net d’énergie . Depuis lors, la demande d’énergie a augmenté plus vite que la production nationale, et les importations pétrolières et gazières ont connu une augmentation progressive. Selon des projections sur la demande d’énergie et les sources d’approvisionnement actuelles, on peut prévoir que la Tunisie sera confrontée à une pénurie d’énergie primaire vers 2020. Certes, il existe des perspectives de développement de nouveaux gisements, mais ces réserves sont limitées et incertaines.

L’écart grandissant entre le niveau des approvisionnements nationaux et la demande d’énergie est aggravé par le fait que le secteur énergétique est considérablement subventionné. Ces subventions publiques ont représenté ces dernières années 5 % du PIB et sont généralisées : les prix des produits pétroliers, du gaz naturel et de l’électricité sont tous subventionnés, aussi bien au niveau des consommateurs finaux industriels que des particuliers. (En 2015, des prix pétroliers plus bas ont eu pour effet automatique de réduire le volume des subventions, mais celui-ci pourrait de nouveau remonter en cas d’inversion de la tendance des cours du pétrole.) Ces subventions vident les caisses de l’État et encourage le gaspillage énergétique, sans pour autant profiter le plus aux pauvres, dans la mesure où leur consommation d’énergie est inférieure à celle des autres classes socioéconomiques. Sachant que la Tunisie dépendra de plus en plus des importations d’énergie et de ses propres sources d’énergie renouvelable, il lui faudra davantage s’attacher à recouvrer les coûts (tout en maintenant des tarifs sociaux et d’autres filets de protection sociale pour les pauvres), de manière à promouvoir une plus grande efficacité énergétique et à éviter que le fardeau budgétaire que constituent les subventions ne devienne insoutenable. Il faudra augmenter les prix de l’électricité et du gaz naturel afin de couvrir le coût plus élevé des sources d’énergie, que celle-ci soit importée ou d’origine nationale. En se dotant d’un secteur énergétique financièrement plus autonome, la Tunisie sera davantage en mesure de mobiliser auprès du secteur privé les investissements qui font actuellement cruellement défaut.

Si les énergies renouvelables peuvent occuper une place essentielle dans le futur bouquet énergétique de la Tunisie, le pays a encore besoin de sources d’énergie fiables et constantes afin d’accompagner l’expansion de sources d’énergie renouvelable qui sont pour la plupart intermittentes et de faciliter ainsi la transition de son réseau électrique. C’est d’autant plus nécessaire que les projections tablent, pour les prochaines années, sur une hausse de la demande d’électricité en Tunisie de 5 % par an. Le gaz naturel est, à cet égard, le candidat idéal, compte tenu de sa compétitivité en termes de coût et de la souplesse offerte par les centrales électriques alimentées au gaz. Toutefois, avec des réserves de gaz à la baisse, le pays doit jongler entre plusieurs objectifs : 1) minimiser les coûts énergétiques ; 2) accroître la sécurité de l’approvisionnement ; et 3) protéger l’environnement.


 



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