Publié le 06-03-2018
Yémen: sept morts dans les heurts entre police et rebelles chiites à Sanaa
Sept partisans de la rébellion chiite yéménite ont été tués mardi par balle quand la police a fait barrage à des centaines de protestataires qui tentaient de prendre d'assaut le siège du gouvernement à Sanaa, selon un nouveau bilan fourni par le comité d'organisation de la manifestation.

Sept manifestants ont été tués et des dizaines d'autres ont été blessés par les forces anti-émeutes qui ont ouvert le feu contre les protestataires, a déclaré à l'AFP Khaled Madani, responsable du comité d'organisation. Un premier bilan de même source faisait état d'un mort et de cinq blessés.
La rébellion d'Ansaruallah, dont des milliers de partisans campent depuis des semaines dans et autour de la capitale pour réclamer l'éviction du gouvernement accusé de corruption, a organisé une marche entre la Place du Changement, épicentre de la contestation depuis 2011, et le siège du gouvernement.
Les forces antiémeutes ont fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau, puis ont tiré à balles réelles, afin d'empêcher des centaines de manifestants de forcer leur chemin vers les bureaux du gouvernement, ont indiqué des témoins.
Déployées en nombre, les forces antiémeutes ont réussi à repousser les protestataires qui essaient toutefois de se réorganiser pour marcher de nouveau en direction du siège du gouvernement, ont ajouté ces sources.
Une source du ministère de l'Intérieur a confirmé l'intervention des forces de sécurité contre les protestataires qui ont tenté d'entrer par la force dans les bureaux du Premier ministère, sans fournir de bilan.
Citée par l'agence officielle Saba, cette source a prévenu les protestataires que l'Etat prendrait les mesures constitutionnelles et légales pour préserver la sécurité et défendre les établissements publics.
Les protestataires, qui campent par milliers notamment près du ministère de l'Intérieur, ont réussi à prendre le contrôle des accès aux ministères de l'Electricité et des Télécommunications, empêchant depuis deux jours les fonctionnaires de se rendre à leur lieu de travail.
Les rebelles d'Ansaruallah sont soupçonnés de vouloir élargir leur zone d'influence dans le futur État fédéral qui doit compter six provinces. Dans le nord du pays, les chiites sont majoritaires alors qu'à l'échelle nationale, les sunnites sont prédominants.