Publié le 06-03-2018

Ali Riahi



Ali Riahi

Ali Riahi, de son nom complet Ali Fethi Ben Mohamed Ben Brahim Riahi, né le 30 mars 1912 à Tunis et décédé le 27 mars 1970 à Tunis, est un chanteur et compositeur tunisien. Il est le petit-fils de Sidi Brahim Riahi dont la zaouïa se trouve dans une rue de la médina de Tunis.

Artiste raffiné et exigeant, il jouissait d'une popularité s'étendant par-delà les frontières de son pays, notamment au Maghreb ou à Paris, et laisse l'image d'un artiste romantique à la « voix de vermeille ».

Le 10 décembre 1936, l'hebdomadaire Achabah du poète Mahmoud Bayrem Ettounsi annonce son premier concert prévu le 17 décembre. Après le concert, Ettounsi publie un article où il affirme que la soirée est « une réussite inattendue ». Ayant appris le malouf, il est finalement admis comme chanteur à Radio Tunis. Chaque mercredi vers 21h00, il interprète sur les ondes de la radio des chansons de sa composition.
En 1945, Riahi part en tournée à travers l'Algérie. Il se produit notamment sur la scène de l'Opéra d'Alger qui l'accueillera de nouveau un an plus tard pour deux galas. En juillet 1946, il enregistre ses premiers disques pour le compte de Pathé Marconi. Grâce à ces enregistrements, ses chansons connaissent un grand succès dans les pays du Maghreb. Par la suite, il compose sept chansons pour Mohamed Jamoussi qui les chante dans le film Ounchoudet Myriam tourné au Maroc.

Début 1949, il effectue une grande tournée en Algérie où il donne vingt galas. En juin de la même année, il revient en Tunisie et chante au casino du Belvédère avec Salah El Mahdi en chef d'orchestre. En avril 1950, il effectue une nouvelle tournée de 24 galas en Algérie alors que, en novembre, la BBC diffuse un programme consacré à sa carrière. Durant cette période, il compose quelques opérettes et apparaît même dans des rôles secondaires au cinéma. Le 18 mars 1953, Riahi part en Égypte. Au Caire, il se produit en compagnie d'un orchestre égyptien à l'Institut de musique orientale et enregistre ses chansons à la radio cairote. En mars 1966, accompagné de la troupe de la radio-télévision tunisienne, il donne plusieurs galas en France. Il y retourne quelques mois plus tard pour enregistrer sept disques pour Pathé Marconi. Lamine Bey le décore du Nichan Iftikhar en 1954 alors que le président Habib Bourguiba le décorera quelques années plus tard de l'Ordre de la République.

En janvier 1970, il séjourne à la clinique Saint-Augustin afin d'éliminer un taux élevé de cholestérol. Malgré le traitement, il succombe le 27 mars à une crise cardiaque sur la scène du Théâtre municipal de Tunis, ce qu'il avait d'ailleurs souhaité lors d'une interview à la radio quelques jours auparavant.
Ali Riahi s'appliqua tout au long de sa carrière à véhiculer le souffle d'une musique tunisienne imprégnée de modernité. Ce chanteur citadin composa plusieurs chansons d'inspiration bédouine, révélant son attachement aux valeurs sublimées d'une société rurale et à la liberté. Il laisse finalement plus de 150 chansons de styles différents qui constituent une étape caractérisant la création tunisienne au cours de la première moitié du XXe siècle.

 
 

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