Publié le 25-11-2025
Étude : La moitié des jeunes Tunisiens utilisent Internet pour connaître leurs droits sexuels et reproductifs
Une étude récente menée par le groupe Tawhida Ben Cheikh sur un échantillon de 5 000 jeunes âgés de 18 à 29 ans dans plusieurs gouvernorats a révélé qu’environ la moitié des jeunes s’appuient sur Internet pour obtenir des informations sur leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs.

Les risques liés aux informations erronées et au faible niveau de sensibilisation
Hajar Nasser, membre du groupe, a expliqué lors d’un atelier de formation à Siliana que de nombreuses informations circulant en ligne peuvent être inexactes ou trompeuses. Elle a souligné que le niveau de sensibilisation des jeunes dans ce domaine reste faible, ce qui nécessite l’intensification des ateliers de sensibilisation dans les différentes régions.
Elle a ajouté que les jeunes ont un droit fondamental à recevoir des informations fiables, à protéger leur intégrité physique et à prendre des décisions concernant leur corps en connaissance de cause.
La distinction entre droits et santé sexuelle et reproductive
Naïla Zghalami, représentante de la Front pour l’égalité et les droits des femmes, a précisé qu’il existe une différence entre :
- Les droits sexuels et corporels, qui incluent le droit à une vie digne, à la sécurité et à l’accès à la justice ;
- La santé sexuelle et reproductive, liée aux moyens de planification familiale, à la prise en charge sanitaire du corps et aux décisions reproductives sans pression.
Appel au changement des mentalités et à la sensibilisation
Pour sa part, la médecin spécialiste Salma Hajri a affirmé que les droits des femmes restent menacés dans le monde, insistant sur la nécessité de changer les mentalités et de renforcer la sensibilisation, notamment concernant le droit des femmes à prendre des décisions concernant leur corps de manière autonome.
Elle a également appelé à renforcer la sensibilisation au cancer du col de l’utérus et à encourager les jeunes filles à recevoir le vaccin préventif, étant donné la gravité de la maladie et le taux élevé de non-détection précoce chez de nombreuses femmes.
Atelier pour renforcer les connaissances et la coordination locale
L’atelier de formation, organisé par le groupe Tawhida Ben Cheikh en partenariat avec le réseau Mara Mad, le Front pour l’égalité et l’association Om El Zine, a rassemblé 16 participants issus de la société civile et des structures publiques.
Il a inclus :
- Des présentations sur les droits en matière de santé et de justice reproductive ;
- Le cadre législatif national et international ;
- Des témoignages et échanges d’expériences.
L’objectif était de renforcer les compétences des activistes au niveau local et d’encourager la coordination entre les organisations féministes et les structures sanitaires.
