Publié le 09-10-2025
Recensement général : 146 000 jeunes Tunisiens analphabètes
Le directeur technique du Recensement général de la population et de l’habitat, Abdelkader Talhaoui, a révélé que le taux d’analphabétisme en Tunisie a reculé de deux points au cours des dix dernières années pour atteindre 17,3 % en 2024, selon les résultats du dernier recensement.
Invité de l’émission Yahdouth fi Tounes ce jeudi 9 octobre 2025, Talhaoui a précisé que 146 000 jeunes Tunisiens ne savent ni lire ni écrire, soit 4,6 % de la population jeune. Il a attribué cette situation à l’augmentation du décrochage scolaire ces dernières années, en raison principalement de facteurs sociaux et de la croyance selon laquelle les études n’offrent plus de réelle utilité.
Concernant le niveau d’éducation, le responsable a indiqué que 71 % des hommes ont atteint le niveau secondaire, 27 % ont poursuivi leurs études supérieures, tandis que 0,7 % ont quitté l’école dès le primaire. Chez les femmes, 35 % ont accédé à l’enseignement supérieur, contre 64 % ayant atteint le niveau secondaire.
Il a également souligné que 32,5 % des jeunes Tunisiens ne sont ni en emploi ni en formation, un chiffre qu’il a qualifié d’« alarmant » et révélateur de la précarité de la situation des jeunes dans le pays.
Par ailleurs, Talhaoui a indiqué que 40 % des jeunes ne bénéficient pas de couverture sanitaire, la majorité ayant quitté le système scolaire à un âge précoce.
S’agissant de l’usage des technologies et des moyens de communication modernes, il a précisé que le dernier recensement n’a pas permis d’établir un indice d’analphabétisme numérique, en raison de la complexité des critères à prendre en compte. Toutefois, 59,5 % des Tunisiens possèdent un smartphone, 95,5 % des ménages disposent d’un téléphone portable, et 40 % ont un accès à Internet à domicile. En outre, 94,9 % possèdent un téléviseur, 35,5 % une radio, et seulement 2,9 % une ligne téléphonique fixe.
Talhaoui a conclu en soulignant que la généralisation des appareils intelligents comme les téléphones et les tablettes a entraîné un recul de l’utilisation de la radio et de la télévision traditionnelles, traduisant une transformation progressive des habitudes médiatiques des Tunisiens.
