Publié le 19-09-2025

Président de la Chambre de l’Enseignement Privé : le secteur est menacé

Le président de la Chambre syndicale des établissements d’enseignement privé, Zohair Mchirgui, a exprimé son étonnement face à l’absence de représentants du secteur autour de la table de dialogue avec le ministère de l’Éducation, malgré les nombreuses correspondances adressées sans réponse officielle.



Président de la Chambre de l’Enseignement Privé : le secteur est menacé

 

Selon lui, la crise de l’enseignement en Tunisie réside principalement dans l’absence d’une vision claire, ce qui impacte directement l’enseignement privé qui génère entre 30 000 et 50 000 emplois directs, ainsi qu’environ 50 000 emplois indirects.

Concernant le cadre législatif, Mchirgui a rappelé qu’une première version avancée d’un projet de loi avait été élaborée il y a près de six ans, en partenariat avec le ministère de l’Éducation, afin de concilier les attentes des professionnels et celles des autorités. Toutefois, ce texte n’a jamais été mis en application. Il a ajouté que le secteur reste régi par un décret gouvernemental datant de 2008, que le ministère ne respecte pas réellement, préférant publier des décisions variables d’une année à l’autre. À titre d’exemple, aucun nouvel établissement privé n’a obtenu d’autorisation d’ouverture au cours des deux dernières années, sans explication officielle.

Mchirgui a également soulevé plusieurs problématiques liées à l’organisation du secteur, comme la condition imposant au fondateur de ne pas posséder plus d’un établissement (par exemple, primaire avec collège, ou collège avec lycée). Il a par ailleurs critiqué la politique imposant un contenu pédagogique interdisant l’enseignement du français ou de l’anglais dès la première année primaire, estimant qu’une telle décision contredit les objectifs des écoles privées, censées offrir une valeur ajoutée aux élèves.

Il a en outre dénoncé certaines conditions jugées contraignantes pour les directeurs d’établissements privés, telles que l’exigence d’une expérience de cinq ans et l’exclusion des retraités de ce poste. À ses yeux, la promotion de l’initiative individuelle permettrait de surmonter ces blocages.

En conclusion, Mchirgui a insisté sur la nécessité de réformer en priorité la question de la langue d’enseignement et d’assurer son uniformisation à travers tous les cycles éducatifs (primaire, collège et lycée). Il a averti que l’absence de cohérence dans ce domaine a des répercussions négatives sur la compréhension des élèves, ce qui explique la baisse de leurs résultats aux examens nationaux, notamment dans les filières scientifiques.



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