Publié le 08-07-2025
Donald Trump menace les produits tunisiens : entre négociations tendues et espoir d’un accord
Le climat commercial entre la Tunisie et les États-Unis connaît une période d’incertitude, après l’annonce par l’ancien président américain Donald Trump de son intention d’imposer une taxe douanière de 25% sur une large gamme de produits tunisiens importés vers le marché américain. Une mesure qui, si elle est appliquée, risque de fragiliser davantage les équilibres économiques du pays.

Dans une interview accordée à une radio tunisienne, Marouane Ben Jemaa, président de l’American Chamber of Commerce in Tunisia, a apporté des éclaircissements importants sur la situation actuelle. Il rappelle que cette annonce ne marque pas une décision définitive, mais constitue plutôt un levier de négociation utilisé par l’administration Trump pour rééquilibrer la balance commerciale avec plusieurs pays, dont la Tunisie.
Selon ses propos, la Tunisie figurait initialement sur une liste de pays susceptibles d’être soumis à des droits de douane allant jusqu’à 55%. Grâce aux discussions bilatérales engagées ces derniers mois, cette menace a pu être temporairement écartée, avec une réduction envisagée à 28%. Les efforts diplomatiques tunisiens ont même permis de négocier un nouveau palier plus raisonnable, de 10%, dans le cadre des accords commerciaux internationaux.
La Tunisie fait partie des 12 pays encore en négociation avec les États-Unis, précise Ben Jemaa. Il indique que les autorités américaines ont accordé un sursis jusqu’au 1er août 2025 pour finaliser les discussions. Ce délai supplémentaire constitue une opportunité à saisir pour parvenir à un accord stable et pérenne, qui permettrait à la Tunisie de préserver sa compétitivité sur le marché américain.
Interrogé sur les produits visés, il a insisté sur l’importance stratégique de l’huile d’olive tunisienne, considérée comme l’un des fleurons de l’exportation agroalimentaire nationale. La qualité de notre huile d’olive est reconnue à l’échelle mondiale. Nous faisons partie des premiers pays exportateurs et cela se reflète dans notre balance commerciale avec les États-Unis.
Il ajoute que la Tunisie enregistre depuis plusieurs années un excédent commercial avec les États-Unis, notamment grâce aux exportations d’huile d’olive, de textiles, et de composants électroniques. C’est précisément cet excédent que l’administration Trump chercherait à compenser en durcissant ses conditions douanières.
Malgré le contexte tendu, Ben Jemaa reste optimiste : Je suis naturellement confiant car les signaux sont globalement positifs. L’administration américaine a accepté de prolonger les négociations, ce qui montre une volonté d’aboutir à un compromis.
Il rappelle également que la Tunisie est un partenaire historique des États-Unis en Afrique du Nord, avec des relations économiques, militaires et culturelles anciennes. Notre rôle est de renforcer cette relation stratégique, et de montrer que nous sommes un partenaire fiable, capable d’offrir des produits de qualité, respectueux des normes internationales.
Par ailleurs, il a salué le travail du gouvernement tunisien, qualifiant les négociateurs d’engagés, compétents et soucieux de défendre les intérêts nationaux. Selon lui, un accord à 10% serait une réussite diplomatique qui alignerait la Tunisie sur le même niveau de traitement que d’autres partenaires comme l’Italie, l’Espagne ou la Grèce.
Pour conclure, le président de l’AmCham Tunisia lance un appel aux exportateurs tunisiens : Ne paniquez pas, continuez à investir dans la qualité et l’innovation. Les discussions sont ouvertes, et les perspectives sont encourageantes.