Publié le 06-05-2025

Tunisie : 8% du PIB perdu chaque année à cause du désengagement au travail

Le désengagement professionnel constitue aujourd’hui un enjeu économique majeur en Tunisie. 



Tunisie : 8% du PIB perdu chaque année à cause du désengagement au travail

Selon une étude récente, ce phénomène coûterait à l’économie tunisienne près de 8% de son produit intérieur brut chaque année. Un chiffre alarmant qui reflète un malaise profond dans le monde du travail.

Les causes sont multiples : une perte de sens, des salaires faibles, un management inadapté, et une absence de perspectives de développement personnel. Beaucoup de salariés affirment ne pas savoir où va leur entreprise, ne pas être associés aux décisions ou encore être peu reconnus pour leurs efforts.

Cette démotivation généralisée a des conséquences lourdes : productivité en baisse, turn-over élevé, absentéisme, et qualité de service en déclin. La Tunisie se classe à la 16e position sur 18 pays de la région MENA en matière d’implication au travail, juste avant l’Égypte et le Liban.

Les experts économiques appellent à une réforme du modèle managérial tunisien, encourageant une meilleure communication interne, l’instauration de politiques de bien-être au travail et la refonte des systèmes de reconnaissance.

Pour enrayer l’érosion du capital humain, la Tunisie doit investir dans l’humain. Offrir des perspectives, donner du sens, renforcer la culture d’entreprise : autant de leviers pour inverser la tendance et limiter cette perte colossale pour l’économie nationale.

Emploi en Tunisie : un modèle économique à bout de souffle

Le modèle économique tunisien repose encore trop sur une logique des années 1970 : offrir une main-d’œuvre bon marché pour attirer les exportations. Mais dans un monde où l’innovation et la qualité priment sur le coût, cette approche montre ses limites.

Les entreprises tunisiennes peinent à évoluer vers des secteurs à forte valeur ajoutée. Le niveau des salaires reste faible, ne permettant ni investissement personnel, ni satisfaction au travail. Résultat : une productivité stagnante, un désengagement massif, et un tissu économique en souffrance.

Les analystes dénoncent également l’absence de flexibilité dans le droit du travail, la lenteur des réformes, et un environnement entrepreneurial peu favorable à l’innovation. L’économie tunisienne ne parvient pas à créer des écosystèmes dynamiques capables de retenir les talents.

Sortir de ce modèle suppose un changement de paradigme : valoriser les compétences, encourager la formation continue, améliorer le climat des affaires, et favoriser une culture de l’innovation. Autant de pistes pour bâtir une économie plus résiliente et plus inclusive.



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