Publié le 01-04-2023

Amnesty International appelle la Tunisie à abandonner l'enquête pénale contre les opposants

Amnesty International a appelé la Tunisie à abandonner l'enquête pénale visant au moins 17 personnes, parmi lesquelles des opposants au président Kaïs Saïed, et à libérer immédiatement tous les "détenus".



Amnesty International appelle la Tunisie à abandonner l'enquête pénale contre les opposants

C’est ce qui ressort d'un communiqué de l'ONG, rendu public jeudi 30 mars, sur son site. Les autorités tunisiennes n’ont, pour leur part, émis aucun commentaire immédiat à ce propos.

Amnesty International a appelé "les autorités tunisiennes à abandonner l'enquête pénale visant au moins 17 personnes, parmi lesquelles des opposants politiques au président de la République, pour des allégations de conspiration".

L’ONG a estimé que "les autorités utilisent de plus en plus le système judiciaire pour cibler les détracteurs du président Saïed", et a appelé à "la libération immédiate de toutes les personnes incarcérées et la clôture des enquêtes à leur encontre".

"Le président tunisien a publiquement qualifié les personnes arrêtées de « terroristes » et les a accusées de conspirer dans le but d’attaquer l’État et de fomenter des tensions sociales", ajoute l'organisation de défense des droits de l'homme.

Selon la même source, "parmi les personnes visées, figurent des membres de partis d'opposition, des militants politiques, des avocats et le directeur d'une station de radio populaire, connue pour avoir donné une tribune aux opposants au chef de l'Etat".

Le communiqué rapporte les déclarations de la directrice régionale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, Heba Morayef, selon lesquelles, "Arrêter et incarcérer des opposant(e)s sur la base de vagues accusations envoie le message sinistre que personne en Tunisie ne peut librement exprimer ses opinions sans craindre des atteintes aux droits humains, notamment des arrestations et détentions arbitraires".

Jusqu'à 13 h 12 (GMT), les autorités tunisiennes n'avaient encore émis aucun commentaire concernant ces accusations, mais elles les infirment généralement tout en soulignant leur attachement aux libertés et à l'indépendance de la justice.

Le 7 mars dernier, Amnesty a appelé les autorités tunisiennes à cesser toutes les mesures de "l'arsenal juridique" prises contre "des activistes pour avoir utilisé leurs droits humains fondamentaux, particulièrement leur droit à exprimer leurs opinions librement et de manière pacifique".

Les autorités tunisiennes procèdent depuis le 11 février 2023, à une vague d’arrestations de personnalités de renom, dont des dirigeants de partis, des journalistes, des magistrats, un homme d’affaires influent, des avocats et des militants politiques.

Le 14 février, le président de la République, Kaïs Saïed, a accusé certains des prévenus d’être impliqués dans un complot contre la sûreté de l’Etat, les tenant, en outre, pour responsables de la pénurie des produits de base et de la flambée des prix.
 



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