Publié le 22-04-2022
Carlos Ghosn visé par un mandat d’arrêt international
L’ancien patron de Renault-Nissan, détenteur des nationalités libanaise, française et brésilienne, vit au Liban depuis sa fuite rocambolesque du Japon en décembre 2019.

Carlos Ghosn est désormais visé par un mandat d’arrêt international émis par la justice française. Âgé de 67 ans, l’ancien homme d’affaires, qui a les nationalités libanaise, française et brésilienne, est contraint de rester au Liban depuis sa fuite rocambolesque du Japon en décembre 2019.
L’ancien magnat de l’automobile est visé en France par deux procédures judiciaires. La première procédure concerne Paris, pour les prestations de conseil conclus par RNBV, filiale néerlandaise incarnant l’alliance Renault-Nissan, avec l’ancienne ministre française de la Justice Rachida Dati et le criminologue Alain Bauer.
La seconde procédure vise des malversations présumées à Nanterre. Dans ce dossier, les enquêteurs s’intéressent à près de 15 millions d’euros de paiements considérés comme suspects entre RNBV et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA).
Cinq mandats d’arrêt
Le juge d’instruction de Nanterre en charge de l’enquête a délivré cinq mandats d’arrêt internationaux au total : ils visent, outre Carlos Ghosn, « les propriétaires actuels ou ex-dirigeants de la société omanaise SBA », a précisé le parquet. Si le mandat d’arrêt est exécuté, Carlos Ghosn sera directement présenté à un juge d’instruction de Nanterre qui lui notifiera sa mise en examen.
« Il ne s’agit pas d’un mandat d’arrêt émis par la France mais par le tribunal de Nanterre lors d’une instruction en cours, plus précisément par le parquet de Nanterre », a réagi l’un des avocats de Carlos Ghosn, Jean Tamalet, du cabinet King and Spalding. « Ce mandat est très surprenant car le juge d’instruction et le procureur de Nanterre savent parfaitement que Carlos Ghosn, qui a toujours coopéré avec la justice, fait l’objet d’une interdiction judiciaire de quitter le territoire libanais », a ajouté Me Tamalet.
Lors de leurs investigations, les magistrats de Nanterre s’étaient déjà déplacés deux fois à Beyrouth. En février dernier, ils y ont auditionné deux témoins. Au mois de juin précédent, ils avaient procédé, avec des magistrats de Paris, à l’audition libre de M. Ghosn pendant cinq jours, pour les enquêtes le visant à Nanterre et à Paris. Contacté, l’avocat de Renault, partie civile dans la procédure, n’avait pu être joint vendredi matin.
Dans une interview exclusive accordée au Parisien en février, l’ancien dirigeant avait décidé de « raconter son histoire » pour « rétablir » son image. « On a tellement essayé de manipuler l’opinion autour de ce que j’ai fait et de ce que je suis, que je pense qu’il est important que je rétablisse mon image », avait-il déclaré lors de cette rencontre à Beyrouth.
AFP