Publié le 13-01-2022

Pourquoi l'économie tunisienne peine-t-elle autant à rebondir ?

Si la Tunisie peine aujourd’hui à rebondir alors que d’autres pays ont rebondi très rapidement et très fermement en 2021, c’est parce qu’elle est en train de perdre en facteurs de production (capital et travail), estime l’universitaire Fatma Marrakchi Charfi, 



Pourquoi l'économie tunisienne peine-t-elle autant à rebondir ?

 Au moment où les pays partenaires, dont la France, l’Italie, l’Espagne, … ont connu des taux de rebond supérieurs à 70% et parfois même supérieurs à 100% pour les USA et où les pays du MENA (Maroc, Algérie …), ont respectivement rebondi de 90% et de 70%, la Tunisie n’arrive pas à retrouver en 2021, le 1/3 de ce qu’elle a perdu en termes de croissance en 2020. Plus encore la croissance potentielle en Tunisie est nulle sinon légèrement négative, souligne encore Marrakchi.

Toujours selon elle, cette incapacité à rebondir s'explique par la baisse drastique des facteurs de production due au phénomène de l’émigration des compétences (ingénieurs, médecins, enseignants …), qui détériore davantage le stock du travail, et au déclin de l’investissement, qui est à l’origine de l’érosion du stock de capital. En effet, l’investissement national est aujourd’hui, inférieur à 10% du PIB alors qu’il était autour de 25% en 2010.

Ainsi, pense-t-elle, pour retrouver le chemin vertueux de la croissance, il est très important d’en booster les moteurs et essentiellement l’investissement : L’investissement public en dégageant l’espace fiscal nécessaire, en suivant l’exécution de ces investissements et en résolvant les problèmes qui surgissent en cours de route et qui peuvent freiner l’avancement de ces projets ; mais aussi l’investissement privé en travaillant sur le climat des affaires et en veillant à réduire/éliminer l’arsenal d’autorisations nécessaires pour pouvoir accéder à certains secteurs et surmonter la machine administrative lourde des autorisations. 


TAP

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