Publié le 06-03-2018

Ibn Khaldoun, fragments du futur : Le Théâtre classique a encore sa place

Un casting de choc rassemble trois figures emblématiques du théâtre en Tunisie: Mohamed Kouka, Moncef Souissi et Hichem Rostom dans une pièce écrite par Ezzeddine Madani, auteur non moins connu que ces comédiens.



Ibn Khaldoun, fragments du futur : Le Théâtre classique a encore sa place

Un casting de choc rassemble trois figures emblématiques du théâtre en Tunisie: Mohamed Kouka, Moncef Souissi et Hichem Rostom dans une pièce écrite par Ezzeddine Madani, auteur non moins connu que ces comédiens.

La pièce «Ibn Khaldoun, fragment du futur», mise en scène par Hichem Rostom, a été présentée, lundi 11 janvier 2010, au théâtre municipal à l’occasion de la célébration de la journée arabe du théâtre en Tunisie.

La pièce raconte une partie de la vie d’Ibn Khaldoun, projetée dans le futur. De retour de son exil, en 2030, le penseur, philosophe et sociologue n'aspire qu'à écrire ses mémoires et vivre de sa plume en enseignant la philosophie. Il est dégouté de la politique et des politiciens. Les membres de l'Académie des Belles Lettres, dominée par des extrémistes religieux, lui mettent des bâtons dans les roues. Pour eux, le retour de cet intellectuel prônant la laïcité et la liberté de pensée est dangereux.

Durant les différentes étapes de la pièce, Ibn Khaldoun est déchiré entre sa tolérance et le fanatisme religieux qui l’oppose. Un combat intellectuel, entre les deux partis, qui pousse l'intellectuel à trouver un statut actif dans la société. Ce conflit révèle, selon l’auteur du texte, d'une "crise de conscience " collective et individuelle toujours d'actualité dans le monde entier.

Avec un arabe classique, peu d’actions et des longues tirades concoctées de la pensée de Ibn Khaldoun, la pièce enracine la tension dramatique qui travaille l’intellectuel contemporain dans le monde d’aujourd’hui. Rester enfermé dans ses livres ou se livrer aux problèmes de son époque? Que doit-t-il choisir? La réponse est dans les quelques étincelles de lumière que la pièce propose sans résolution aucune.

Ce qui nous plaît le plus, dans cette œuvre, c'est la conviction de ses protagonistes que le théâtre classique a toujours un rôle à jouer dans la vie culturelle en Tunisie. Grâce à la détermination de l’élite d'intellectuels tels que Hichem Rostom, Mohamed Kouka et Moncef Souissi… nous avons pu assister hier à une production littéraire et artistique digne du respect.

Henda

 


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