Publié le 15-09-2021

Boris Johnson va remanier aujourd'hui son gouvernement

Le premier ministre britannique Boris Johnson va annoncer aujourd'hui un remaniement de son gouvernement. Deux ministres ont déjà annoncé leur départ.



Boris Johnson va remanier aujourd'hui son gouvernement

Après des semaines de rumeurs, le premier ministre britannique Boris Johnson a décidé de remanier son gouvernement mercredi 15 septembre pour former une «équipe unie» afin d'affronter l'après-pandémie et se relancer à un moment délicat.

Après un an et demi de crise du Covid-19 très douloureuse pour le Royaume-Uni et un départ d'Afghanistan très critiqué, alors que le Brexit perturbe les approvisionnements du pays, le chef du gouvernement conservateur cherche un second souffle.

Le ministre de l'Éducation, Gavin Williamson, a été le premier à confirmer sur Twitter son départ, très attendu vu sa gestion critiquée de la fermeture des écoles pendant les confinements et le fiasco des examens qui a suivi. Il a été suivi peu après par celui de la Justice, Robert Buckland. Leurs remplacements et les autres changements doivent être annoncés au compte-gouttes au fil de l'après-midi.

La ministre de l'Intérieur Priti Patel est donnée sur la sellette étant donné son incapacité à réduire les arrivées de migrants illégaux par la Manche, comme le chef de la diplomatie Dominic Raab qui risque de payer les ratés des évacuations de Kaboul après le retour au pouvoir des talibans en août.

«Unir» et «niveler par le haut le pays tout entier»
Parmi les possibles promus, la presse cite souvent la ministre du Commerce international Liz Truss, chargée actuellement de conclure les nouveaux accords de libre-échange promis par Boris Johnson à la suite du Brexit, effectif depuis le 31 janvier 2020, ainsi que Michael Gove, un proche du premier ministre chargé actuellement de la coordination de l'action gouvernementale.

«Le premier ministre procédera aujourd'hui à un remaniement afin de mettre en place une équipe forte et unie pour reconstruire en mieux après la pandémie». «Hier, le premier ministre a présenté son plan de gestion du Covid pour l'automne et l'hiver.

Mais le gouvernement doit également redoubler d'efforts pour répondre aux priorités de la population, a encore indiqué la source à Downing Street. Le premier ministre va nommer des ministres cet après-midi, avec pour objectif d'unir et de niveler par le haut le pays tout entier».

Cette annonce intervient à un moment délicat pour le chef du gouvernement âgé de 57 ans, arrivé au 10, Downing Street à l'été 2019 et largement vainqueur des législatives de décembre 2019 avec la promesse de réaliser le Brexit, voté en 2016 mais alors dans l'impasse.

Hausse des prélèvements sociaux
Un récent sondage de l'institut YouGov a montré une chute de popularité des conservateurs (à 33%), dépassés par le Parti travailliste (35%) pour la première fois depuis le début de l'année. Le gouvernement paye notamment l'annonce d'une hausse des prélèvements sociaux destinée à renflouer le système public de santé mis à terre par la pandémie de Covid-19 et à réformer le secteur de la dépendance.

Cela porte le niveau des taxes au plus haut depuis l'après-Seconde Guerre mondiale malgré la promesse électorale des conservateurs de ne pas augmenter les impôts.

Sur le plan sanitaire, le gouvernement fait face à une situation délicate après avoir levé en juillet l'essentiel des restrictions anti-Covid malgré le variant Delta. Il a ainsi laissé les contaminations rester à un niveau élevé (autour de 30.000 par jour) et les hospitalisations augmenter, même si la tendance est lente grâce à la vaccination.

La rentrée scolaire et l'arrivée de l'automne et son lot de virus saisonniers comme la grippe, font craindre le pire pour les hôpitaux, au risque d'aggraver de manière significative l'un des pires bilans en Europe (plus de 134.000 morts).

Les plans du gouvernement dévoilés mardi pour se préparer à cet hiver se reposent essentiellement sur une campagne de rappel de vaccination, avec un recours aux gestes barrières tels le masque en intérieur, le télétravail ou le passeport vaccinal seulement en guise de «plan B».

Sur le plan économique, si la croissance repart, le Royaume-Uni fait face aux conséquences du Brexit, qui accentuent les difficultés liées à la pandémie. Plusieurs secteurs manquent de main-d’œuvre, notamment les chauffeurs routiers, perturbant les approvisionnements, et l'inflation a bondi en août à son plus haut niveau depuis 2012.
AFP



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