Publié le 06-03-2018

Rencontre avec Chafik El Mahdi, icône du théâtre irakien

Artiste, metteur en scène et professeur de théâtre, Chafik El Mahdi, est aussi un militant irakien qui prend l’Art comme arme de liberté. Dans cette édition des journées théâtrales de Carthage, le théâtre irakien a brillé avec la présence de deux pièces avant-gardistes



Rencontre avec Chafik El Mahdi, icône du théâtre irakien

Artiste, metteur en scène et professeur de théâtre, Chafik El Mahdi, est aussi un militant irakien qui prend l’Art comme arme de liberté. Dans cette édition des journées théâtrales de Carthage, le théâtre irakien a brillé avec la présence de deux pièces avant-gardistes, mais surtout avec la joie de retrouver ce théâtre qui compte plus qu’un centenaire et qui raconte l’histoire d’un peuple enraciné dans les plus anciennes cultures humaines. Chafk El Mahdi, Directeur Général de la Maison du Théâtre et du Cinéma, nous a parlé de la situation actuelle du théâtre et de la culture dans son pays. Interview.

 

Si vous vous présentez au public tunisien.

 

Docteur Chafik El Mahdi, professeur universitaire à l’Académie des Beaux Arts en Irak. J’ai dirigé le théâtre de l’enfant, pendant 4 ans. Et actuellement, je suis le Directeur Général de la Maison du Théâtre et du Cinéma. Mais avant tout, je suis metteur en scène  qui possède une série d’œuvres s’inscrivant dans les classiques mondiales (Macbeth de Shakespeare, le jeu d’un rêve, le Gardien de Carole Finder…)

 

Comment vous affrontez les difficultés à pratiquer du théâtre en Irak ?

 

Nous avons affronté beaucoup de difficultés les dernières années et même avant. Nous sommes en train de lutter contre la destruction et les mauvaises intentions qui veulent démolir la  culture irakienne et l’art en Irak. Nous faisons face à cette situation avec volonté et force et grâce à notre militantisme, la Maison du Théâtre et du Cinéma vit une activation dynamique au niveau de ses activités et projets qui tendent à la réhabilitation du théâtre national. Par exemple, il y a quelques jours, nous avons inauguré un nouveau théâtre. Nous venons de présenter plusieurs pièces de différentes générations…

 

Parlez nous de votre vision sur « Au dessous de zéro ».

 

Cette pièce qui mélange plusieurs genres théâtraux et qui raconte la situation actuelle de l’Irak. Cette pièce était, l’année dernière, en compétition, dans le festival international du théâtre expérimental en Egypte et elle a décroché deux grands prix, qui sont,  Le prix du meilleur acteur et Le prix de la meilleure synographie.

 

Comment vous participez aux Jtc cette année ?

 

Cette année, nous participons avec deux pièces « Au dessous de Zéro » et « la Mer » de la dernière génération du théâtre irakien. Le metteur en scène est Anas Abdel Samad. A cette même heure, il y a une présentation à Bagdad pour la toute nouvelle pièce « Illi Eyrid El 7lou » (l’Irak) qui a attiré depuis sa sortie des milliers de spectateurs.

 

Quelle est la situation actuelle du théâtre irakien et de la culture en général ?

 

Le théâtre irakien est entré, depuis 2008, dans l’univers du théâtre mondial. Il accroche, actuellement, des prix prestigieux, à l’échelle mondiale. Nous allons faire des présentations au Danemark et pourquoi pas dans toute  l’Europe et puis en Amérique.

 

Je pense que les intellectuels irakiens sont dans une situation prospère et prometteuse dans tous les domaines (poésie, nouvelles, roman, journalisme, beaux arts…). Le contrôle et la censure ont totalement disparu. Et c’est l’artiste, maintenant, qui se dirige tout seul et en toute liberté. Désormais, l’artiste irakien, peut gagner sa vie avec son art sans subvention étatique ni tutelle politique.

 

Que représente pour vous la participation aux JTC ?

 

Nous faisons de notre mieux, à chaque édition, pour participer à ce festival prestigieux que nous considérons international et non pas régional…

 

Même s’il n’y pas de prix ?

 

Le prix est le fait de participer aux JTC et de présenter son œuvre au public de ce festival. Cela nous permet de nous évoluer et de faire des rencontres afin de dialoguer avec les artistes arabes et occidentaux.

 

Qu’est ce que vous pensez de cette édition des JTC ?

 

C’est la première fois que je participe à ce festival même si je visite la Tunisie pour la 4ème fois. Je suis très content et je remercie l’organisation de nous avoir accordé la chance de voir l’œuvre allemande et surtout « La mort de Dantons » que je rêve de voir sur les planches de théâtre depuis 25 ans.  

 

Henda

 


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