Publié le 06-03-2018

Barbanera, un Tunisien à la tête d’un large réseau de migration illicite, arrêté en Italie

Au sein de ce réseau, les trafiquants utilisent des dériveurs de carénage, équipés de puissants moteurs hors-bord avec lesquels ils sont capables de couvrir l'étendue de mer qui sépare les deux rives de la Méditerranée. Les bateaux pneumatiques et les bateaux "déjà introduits illégalement à Lampedusa" ont déjà été "saisis par les forces de la police italienne". 



Barbanera, un Tunisien à la tête d’un large réseau de migration illicite, arrêté en Italie

 

En quelques heures, ils transportent en Italie une quinzaine d’immigrés clandestins, en plus d’une quantité variable de tabac atteignant "dans certains cas le poids de quelques kilos". Pour chaque passage, les immigrants illégaux paient jusqu'à 3 000 euros. La nouvelle section de "voyages fantômes" en provenance de Tunisie a été mise au jour par une maxi opération dénommée "Barbanera", qui a conduit quatorze personnes en prison et a saisi des avoirs pour trois millions d'euros.
Les atterrissages fantômes en Sicile.


Certains des étrangers, qui organisent les "voyages fantômes", ont été bloqués au port de Palerme aux amarres pour l’embarquement. Ils étaient sur des bateaux à moteur en partance pour la Tunisie. La brigade financière a saisi 30 mille euros en espèces en leur possession. Cependant, les affaires de l'immigration sont beaucoup plus larges. En témoignent les avoirs saisis lors de l'opération de ce matin : trois entreprises de la région de Trapani imputables au promoteur du réseau criminel (un restaurant, un chantier naval et une ferme, objets de la réutilisation de produits illicites), ainsi que plusieurs bâtiments, véhicules et des navires de pêche d’une valeur totale supérieure à 3 millions d’euros.

Selon l'agence AdnKronos, les trafiquants d'hommes qui ont transporté des immigrants clandestins parviennent à arriver en Sicile "en évitant les contrôles de police", grâce à l'aide de personnes qui "dirigent les débarquements sur des côtes préétablies" et garantissent une " dispersion "sur le territoire. Pas seulement ça. Une fois retirée du contrôle des forces de l'ordre, le réseau garantit aux étrangers nouvellement arrivés également "la possibilité d'un contrat de travail fictif, même de nature saisonnière".

Le réseau a des bases opérationnelles à Mazara del Vallo, Marsala, Palerme, Lampedusa et à la Chebba, en Tunisie. Profitant de la proximité de l’île de Lampedusa des côtes tunisiennes, avec seulement deux bateaux de pêche situés sur l’île pélagique, les trafiquants d’hommes sont en mesure d’attirer (avec des groupes de quinze) des immigrants clandestins en Italie. 

L'opération a permis d’éclairer le rôle du tunisien Moncer Fadhel, également connu sous le nom de "Giovanni" ou "Boulaya" et reconnaissable à son épaisse barbe noire (d'où le nom donné à l'opération, "Barbanera"). Il est le patron incontesté du réseau qui, au cours des deux dernières années, a organisé toutes les traversées maritimes. Un réseau qui, selon les enquêteurs, aurait été également "capable de commettre des actes extrêmement cruels".

Dans certaines conversations téléphoniques, Moncer Fadhel a avoué avoir personnellement sollicité la falsification des procès-verbaux d'arrestation et avoir versé un pot-de-vin aux responsables locaux de la police tunisienne à Kélibia lors de l'arrestation de l'un de ses hommes. Il travaille également avec Kheireddin Farhat, également connu sous le nom de "Karim". Ce sont ces derniers qui ont volé les lances et les moteurs dans le stockage des navires utilisés par les flux migratoires pour armer un bateau de pêche tunisien et l’utiliser pour faire venir des immigrants clandestins en Italie.
 


ANSA

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