Publié le 06-03-2018

L’apprentissage de la langue arabe en France pour contrer la radicalisation

Un rapport sur la radicalisation affirme que les cours d'arabe sont "devenus pour les islamistes le meilleur moyen d'attirer des jeunes dans leurs mosquées et écoles".



L’apprentissage de la langue arabe en France pour contrer la radicalisation

Dans la ville multiculturelle du Kremlin-Bicêtre, voisine de Paris, des enfants sont tranquillement assis à leur pupitre tandis que, dehors, leurs camarades de classe se prélassent sous le soleil d'automne. "Ayna yaskunu Adel? ("Où vit Adel?"), demande le professeur, Hanan, pointant du doigt un dessin représentant un garçon et une fille. Les mains se lèvent et une jeune écolière répond qu'il vit derrière la "madrassa" (l'école).

Bienvenue à Lissane, une des écoles privées qui sont de plus en plus nombreuses en France, où enfants et petits-enfants d'immigrés maghrébins vont apprendre l'arabe classique les mercredis après-midi ou les week-ends.

L'enseignement des "sciences islamiques" ou cours de religion, qui a suscité la polémique dans un pays où, sur fond de vif débat sur l'immigration. Une partie de la population entretient des rapports méfiants avec l'islam. La France compte près de six millions de musulmans.

La composante religieuse de l'enseignement est "très légère", assure le cofondateur de Lissane, Abdelghani Sebata, Algérien de 37 ans, diplômé en droit. "Nous laissons aux familles le côté religieux", explique-t-il à l'AFP.

Un rapport sur la radicalisation, qui a suscité des critiques, publié le mois dernier par l'Institut Montaigne, groupe de réflexion libéral, affirme que les cours d'arabe sont "devenus pour les islamistes le meilleur moyen d'attirer des jeunes dans leurs mosquées et écoles".

En réponse, le ministre français de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a estimé que l'arabe devrait être considéré comme les autres "grandes langues" que sont le chinois ou le russe, promettant de développer son enseignement au sein du public afin de combattre "les dérives communautaristes" de certains établissements privés.

Jack Lang, président de l'Institut du monde arabe et ancien ministre de l'Education, défendait le mois dernier dans le journal Le Monde l'arabe comme "la langue des Arabes chrétiens, juifs, musulmans ou athées, des blogueurs, de la jeunesse, des chanteurs et hip-hopeurs, des scientifiques, des créateurs...".


Source :

AFP

http://

Dans la même catégorie