Publié le 06-03-2018

Un recours trop facile à la Césarienne dans le monde est dénoncé par l'OMS

La pratique des césariennes est particulièrement importante dans les pays d'Amérique latine et a enregistré une forte progression en Asie. Cette "épidémie" serait due à une baisse de compétences du corps médical, une peur de l'accouchement ou encore des tarifs plus attractifs pour les médecins.



Un recours trop facile à la Césarienne dans le monde est dénoncé par l'OMS

Le nombre de naissances par césarienne a quasiment doublé dans le monde en quinze ans, de 12% à 21% entre 2000 et 2015, dépassant même 40% dans 15 pays, conduisant les gynécologues à s'interroger sur cette "épidémie".

On estime entre 10 et 15% la proportion de césariennes absolument nécessaires pour des raisons médicales. Mais 60% des 169 pays passés en revue se situent au-dessus de cette fourchette tandis qu'un quart des pays sont en dessous, mettant en danger la mère et l'enfant, relève l'étude basée sur les chiffres de l'OMS et de l'Unicef.

L'étude du Lancet, basée sur des données collectées par l'OMS et l'Unicef, ne permet pas de d'expliquer cette hausse vertigineuse de césariennes dans certains pays. Elle constate toutefois un lien avec le niveau de revenu et d'éducation des femmes. Dans les pays à bas et moyen revenu, les femmes les plus aisées ont six fois plus de probabilité de donner naissance par césarienne que les plus défavorisées, et les opérations sont 1,6 fois plus nombreuses dans les cliniques privées.

Le Congrès mondial de gynécologie et d'obstétrique réuni au Brésil avance plusieurs pistes dans le Lancet sur les raisons de cette "épidémie ": une baisse de compétences du corps médical pour accompagner un accouchement potentiellement difficile par voie naturelle, le confort de la programmation des naissances de jour, des tarifs plus attractifs pour les médecins et cliniques en cas de césarienne...

Pour Jane Sandall, de King's College London, si certaines femmes font le choix d'une césarienne, c'est généralement par "peur de l'accouchement, parfois après une première expérience traumatisante". La qualité des soins et des locaux, qui doivent préserver l'intimité des femmes et permettre la présence d'un proche, sont essentiels face à ces craintes, juge-t-elle.


Le Congrès mondial de gynécologie (FIGO) préconise plusieurs pistes pour limiter l'abus de césariennes : pratiquer un tarif unique pour les naissances, césarienne ou non, obliger les hôpitaux à publier leurs statistiques, mieux informer les femmes des risques, améliorer la formation à l'accouchement naturel.


Source :

AFP

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