Publié le 06-03-2018

La chaussure tunisienne mal chaussée

Akrem Belhaj, président de la fédération tunisienne du cuir et de la chaussure a parlé au micro de Shems Fm des principaux maux dont souffre le secteur.



La chaussure tunisienne mal chaussée

Belhaj a évoqué essentiellement l’envahissement du marché local par l’importation, par le marché parallèle qui représente jusqu’à 2% du chiffre d’affaires global ainsi que par les articles de friperie alors que c’est interdit par la loi tunisienne.

Dans un contexte de déficit budgétaire, il a expliqué que l’importation des chaussures pose un problème de concurrence éprouvante pour un secteur déjà en crise.  La Tunisie comptait, en 2010, 480 entreprises industrielles dans le secteur avec 15000 artisans. Aujourd’hui elle n’en a que 200 entreprises avec pas plus de 1000 artisans, le secteur s’amenuise alors qu’il a un fort potentiel d’employabilité.

Il a ajouté que dans les années 90, les professionnels du secteur ont développé la chaussure « Made in Tunisia » qui faisait leur fierté et qui remplissait les commerces. Maintenant, c’est des marques venues de Turquie ou de Chine qui remplissent les boutiques de chaussures. On ne trouve plus de fabrication tunisienne alors qu’il faut encourager le « made in Tunisia » et permettre au client de suivre la traçabilité du produit. Même pour les institutions nationales, les marques tunisiennes n’ont regagné des contrats que cette année. La fédération a poussé à instaurer une loi qui impose de traiter strictement avec les marques tunisiennes mais si les contrats continuent à se faire avec le protocole du « moins disant » cela baisse leur compétitivité face aux marques chinoises, entre autres. Ce protocole fait que les agents de l’ordre, par exemple, portent parfois des chaussures de très mauvaise qualité et qui les protègent mal.



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