Publié le 06-03-2018
Tel-Aviv : Manifestation raciste contre des sans papiers africains
Une manifestation qui a dégénéré en violences racistes à Tel-Aviv a déclenché jeudi 24 mai une virulente polémique sur la présence en Israël de quelque 60 000 immigrants clandestins, la plupart Soudanais et Érythréens, entrés illégalement via le Sinaï égyptien.
Le 23 mai dernier, un millier d'Israéliens ont défilé dans le quartier défavorisé de HaTikva, situé dans le sud de Tel-Aviv, aux cris de "Les Soudanais au Soudan" et autres slogans xénophobes, en critiquant "les belles âmes gauchistes" qui défendent ces étrangers.
Certains des manifestants ont attaqué et pillé des magasins tenus par des Africains et endommagé plusieurs voitures transportant des immigrés, a précisé le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld.
D’autres incidents inquiétants sont à déplorer ces dernières semaines dans la ville, notamment des projectiles incendiaires lancés contre des logements où vivent des migrants soudanais et érythréens.
Oscar Ollivier, demandeur d’asile congolais, qui vit en Israël depuis une quinzaine d’années et milite aux côtés d’autres migrants africains affirme que: « Des crimes ont été commis par des réfugiés mais les autorités ont utilisé ces crimes pour qualifier tout le monde de criminels ».
Oscar Ollivier poursuit : « D’ailleurs, le ministre de l’Intérieur avait déjà commencé à qualifier tous les Africains de personnes sales qui venaient ici avec des maladies, donc l’incitation à la violence est quasiment passée comme un message à la population. »
Le ministre israélien de l’Intérieur, Eli Yishaï, affirme que les Africains entrés clandestinement en Israël doivent être placés en détention, puis être renvoyés dans leurs pays d’origine.
Jusqu’à présent, l’Etat hébreu n’a pas expulsé de migrants originaires du Soudan ou d‘Erythrée. Ces derniers bénéficient d’une protection collective accordée par l’ONU, en raison de la situation dans ces deux pays.
M.I.A.
