Publié le 06-03-2018

Pour la liberté de la Presse : Le directeur du journal Al Oula entame une grève de la faim

Le directeur du journal tunisien «  Al Oula » a entamé une grève de la faim, aujourd'hui  mercredi 9 mai pour protester contre ce qu'il a qualifié d’oppression de la liberté de la presse, de la liberté d'expression et la monopolisation des appels d’offre.



Pour la liberté de la Presse : Le directeur du journal Al Oula entame une grève de la faim

Nabil Jridet a signalé que sa grève se poursuivra « jusqu'à ce que des actions concrètes et efficaces soient engagées pour trouver une solution juste, transparente et légale susceptible de sauver tous les journaux indépendants publiés après la révolution ».

Dans un communiqué publié mardi, Nabil Jridet  a indiqué que sa décision revient à la base au fait que « la corruption rampante, le favoritisme et les transactions suspectes relatives à l'attribution des appels d’offre aient atteint leur paroxysme ». Il a, également souligné que « les institutions publiques ont continué à ignorer les correspondances de son journal et de violer les règles et les lois les plus élémentaires régissant les achats publics ».

Par ailleurs, le directeur du journal  Al Oula  a déclaré que le mouvement Ennahdha «assigne la publicité en se référant à l'appartenance et la loyauté politique ou au profit de certains journaux sans aucune base légale ». En effet, plusieurs journaux "de partis" bénéficient de largesse quant à l'obtention des appels d'offre.

Jridet est revenu, également, sur la disparition des journaux sérieux émis après la Révolution et l’oppression qu’ils subissent de la part des puissances économiques ayant monopolisé les canaux de distribution, et de la part des forces politiques intervenant dans la distribution des appels d’offre.

A ce propos le Middle East Online rapporte que le paysage médiatique, en Tunisie, vit actuellement "un cas de dumping" et ce suite à la publication d’une dizaine de journaux quotidiens et hebdomadaires ayant profité de la « marge de liberté » qu’a créé la révolution du 14 janvier.

Plusieurs directeurs de journaux ont dénoncé les efforts fournis par le mouvement Ennahdha sollicitant ainsi l’intérêt des médias pour des fins de propagande politique. Chose qui a, entre autres, contribué à l’accroissement des craintes des médias. En effet, suite aux déclarations des dirigeants du mouvement Ennahdha, y compris celles du chef du gouvernement Hamadi Jebali, traduisant leur mécontentement à l'égard des médias, les journalistes ont insisté sur la défense de l'indépendance du secteur médiatique et son impartialité envers tous les partis politiques.


N. J.
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