Publié le 06-03-2018

En vidéo : Humiliés et agressés, les enseignants de la Fac de Mannouba crient leur colère

" On est frustré parce que les niqabées, dont le nombre demeure très restreint en Tunisie, font l’objet d’une zizanie sociale alarmante qui a fini par fermer les portes de l’une des plus grandes facultés de notre pays depuis des semaines. L’université est prise en otage par une minorité qui fait toujours la loi et qui vise à primer son propre intérêt sur l’intérêt général " a expliqué l’une des enseignantes qui étaient hier au sit-in devant le ministère de l’Enseignement Supérieur.



En vidéo : Humiliés et agressés, les enseignants de la Fac de Mannouba crient leur colère

L’un des enseignants protestataires a vivement dénoncé le silence, l’indifférence et " la passivité " du ministère de l’Enseignement Supérieur qui ne fait que lancer des promesses depuis quelques temps : " La majorité des enseignants présents devant le siège du ministère sont en train de scander des slogans qui appellent le ministre à bouger, à décider et à mettre fin à la crise. L’université doit être libre. Mais à ce jour, rien n'est encore fait… "

"  Il y a des oiseaux de mauvais augure qui nous menacent et nous harcèlent. Les salafistes, réputés passifs et absents au passé, s’investissent aujourd’hui aux débats politiques et religieux. Ils veulent dicter leur loi sur notre université. Nos revendications sont claires, loin de toute idéologie : Chaque étudiant doit pouvoir être identifiable à l'intérieur de son établissement paralysé. " a déclaré une autre enseignante interrogée au cours du sit in.

Aujourd’hui, Monsieur le ministre, Moncef Ben Salem qui n’a pas su, ou n’a pas pu, calmer la tension s’est contenté de dire que le sit-in sera déplacé pour l’éloigner de l’administration.

Cette position jugée " étrange " et " intrigante " a accentué la colère des manifestants qui ont poussé des cris de contestations et qui ont pointé la faiblesse de cette décision, surtout dans ce contexte. Là, les choses ont pris d’autres tournures, et on a assisté à une scène qui ne peut que rappeler l’ère benaliste : Les enseignants ont fait l’objet de plusieurs agressions de la part des policiers qui ont été présents en masse pour tenter d’évacuer la place !  

Dans la vidéo en jointure, les enseignants ont parlé de leur sit-in et ont dénoncé l’agression et l’humiliation avant d’affirmer qu’ils continueront leur bonhomme de chemin dans l’apprentissage de la démocratie et de la liberté … soulignant toutefois la certitude qu’ils n’avanceraient pas sans couacs : 


H.Manel
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