Publié le 06-03-2018

Les chinois bientôt sur la lune ?

La Chine vient de rendre publiques ses ambitions spatiales pour les cinq prochaines années. Dans le domaine des vols habités et des moyens d’accès à l’espace, les ambitions sont très élevées.



Les chinois bientôt sur la lune ?

Dans sonLivre Blanc, la Chine a dévoilé ses priorités spatiales pour la période 2012-2016. Concernant les vols habités, en plus du développement de trois nouveaux lanceurs – y compris un système de lancement à déploiement rapide –, ce pays va conduire des études préliminaires en vue d'envoyer des Hommes sur la Lune.

La Chine va donc étoffer son programme lunaire, qui comprend déjà des sondes des atterrisseurs, des rovers et des missions de retour d’échantillons, avec des missions habitées d’ici une vingtaine d’années.

Alors que les grandes agences spatiales se détournent de la Lune au profit des astéroïdes et de Mars, on peut se demander ce qui se pousse la Chine dans cette direction. Comme l'explique Isabelle Sourbès-Verger, géographe et spécialiste des politiques spatiales au CNRS, « comme toutes les puissances spatiales, les Chinois ont besoin de se fixer des objectifs ambitieux pour créer une dynamique. Comme il est exclu pour le moment d'aller sur Mars et que la Terre n'a qu'un seul satellite, le choix des destinations est plutôt restreint… »

Cela dit, s’il ne fait guère de doute que les bases de ce programme seront scientifiques et économiques, à long terme, l’utilisation des ressources lunaires est une des grandes priorités de la Chine. En effet, la Lune abrite un gaz rare sur Terre, l’hélium-3, qui peut être utilisé pour la (future) fusion nucléaire. D’après certains scientifiques, il se trouve en quantité suffisante pour alimenter la Terre en énergie pendant des siècles... pour peu qu’on soit capable de l’extraire et de l’utiliser. C’est pourquoi l’un des objectifs de lasonde Chang’e 1 consistait à cartographier la distribution de l’hélium-3 sur la surface lunaire. Près de 100.000 tonnes seraient présentes sur la Lune à une profondeur moyenne de 5 à 6 mètres.

 

Sécuriser l'accès à l'espace

Quant aux futurs lanceurs, les projets visent autant à percer sur le marché des lancements commerciaux qu’à sécuriser l’accès à l’espace, quelle que soit la charge utile à lancer et l’orbite visée. Pour ce faire, la Chine planifie trois nouveaux lanceurs, dont le Longue Marche 5 déjà en développement. Ce futur lanceur lourd sera capable de lancer 25 tonnes de charge utile en orbite basse ou 14 tonnes en orbite de transfert géostationnaire. Il pourra donc lancer les modules de la future station spatiale chinoise dont un des premiers éléments précurseurs est déjà en orbite. Le Longue Marche 7, lui, sera conçu pour lancer 5,5 tonnes sur une orbite héliosynchrone à une altitude de 700 km. Quant au troisième lanceur, le Longue Marche 6, il s’agit d’un système de transport spatial à déploiement rapide capable de lancer 1 tonne de charge utile en orbite héliosynchrone à une altitude de 700 km.

Enfin, malgré l'existence de trois sites de lancement (Jiuquan, Xichang and Taiyuan), la Chine poursuivra la construction d’une quatrième base de lancement, sur l’île de Hainan. Ce sera le premier situé près d’un rivage et non dans des régions désertiques de l'intérieur. Elle sera notamment utilisée pour lancer les futures missions habitées à destination de la Lune

 

Source: Futura Sciences 


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