Publié le 06-03-2018

En Vidéo : Découvrez ‘Zizou’ le nouveau film de Ferid Boughdir

Une première projection dédiée à la presse, du nouveau film de Ferid Boughedir ‘Zizou’, a eu lieu aujourd’hui à l’Institut Français de Tunisie.



En Vidéo : Découvrez ‘Zizou’ le nouveau film de Ferid Boughdir

26 ans après son film à succès ‘Halfaouine’ et 20 ans après ‘Un été à la Goulette’, le réalisateur Ferid Boughedir revient avec un nouveau film qui devait s’appeler parfum de printemps mais qui s’est finalement intitulé ‘Zizou’.
Le rôle principal du film est joué par Zied Ayadi, qui fait sa première apparition à l’écran. Zizou raconte à sa façon les soulèvements qui ont secoué la Tunisie sur fond d’histoire d’amour. Vous ne verrez pas de heurts mais plutôt le bleu et blanc de Sidi Bousaïd où le héros atterrit et rencontre Aïcha dont il tombe amoureux…

Synopsis :

Tunis, 2010 : Aziz, surnommé « Zizou », jeune diplômé au chômage quitte son village éloigné pour monter à la capitale, Tunis, en quête d’un métier. Il devient Installateur de paraboles sur les toits. Encore honnête et candide, il circule dans tous les milieux, des plus aisés aux plus démunis, des modernistes « branchés » aux partisans du régime despotique, ou aux opposants islamistes clandestins. Un jour, depuis les terrasses du village de Sidi Bou Saïd, il tombe fou amoureux d’une jeune fille qui semble séquestrée par un groupe de maffieux, proches du pouvoir, et à qui il rêve désormais de rendre la liberté... Quand éclatent en Tunisie les prémices de la Révolution qui va donner naissance dans toute la région aux espoirs fous d’un « Printemps » des peuples libérés, Zizou devient célèbre malgré lui ! Par sa maladresse et sa naïveté il traversera mille péripéties…

Quelques mots su réalisateurs :

« Pourquoi avoir attendu plus de 20 ans pour réaliser un nouveau film pour le cinéma ? »

En fait, comme j’ai eu la chance que mes films précédents ont été aimés par le public, on pense je suis surtout un réalisateur : ou comme mon amour du cinéma fait que je vais chaque année avec beaucoup de tunisiens dans des festivals pour découvrir les tous nouveaux films du cinéma mondial, on peut penser que je suis surtout un cinéphile.
En réalité, depuis que j’ai découvert le cinéma grâce aux ciné-clubs, dirigés à l’époque par un homme exceptionnel nommé Tahar Cheriaa, mon parcours à été, grâce à lui, beaucoup plus occupé à militer pour le développement du cinéma en Tunisie et en Afrique, qu’à réaliser des films. Nous n’y sommes pas encore parvenus, mais obtenir un jour que la Tunisie prenne des lois pour que le cinéma ne soit plus financé seulement par les caisses de l’État, mais surtout par les ressources de l’audiovisuel global permettrait à tous les jeunes cinéastes de pouvoir enfin réaliser leur film !
le Maroc le fait depuis 1997 en prélevant pour le cinéma, 5 % sur les recettes publicitaires des télévisions, ce qui a multiplié sa production et permis à certains films de briller à l’échelle mondiale,. le Tchad, l’un des pays les plus pauvres d’Afrique, le fait depuis peu avec une partie des bénéfices de la téléphonie mobile, et a produit grâce à cela des films sélectionnés en compétition officielle dans les meilleures manifestations cinématographiques. Pour moi, militer pour cela, est aussi important que de réaliser des films. Notre génération a réussi à créer, au bout de 30 ans, une structure :le Centre National du Cinéma et de l’Image, enfin doté de l’autonomie financière . J’espère que la nouvelle génération obtiendra les lois qui permettront de multiplier les financements de leur films par les ressources de l’audio-visuel comme dans tout les systèmes modernes : malgré notre faible production, plusieurs des films de nos jeunes sont ,par leur qualité, parmi les plus originaux du monde Arabe . Notre double chance, et je parle d'expérience, est que la Tunisie possède , l’un des publics les plus cinéphiles et l’un des plus exigeants de tout le Monde Arabe sur la qualité des films : il ne manque que quelques lois structurantes, qui orienteraient une partie des ressources de l’audiovisuel vers le financement de la création nationale pour que le plus grand nombre de jeunes puissent s’exprimer par l’image !

Une autre question qui revient à chacun de mes films, est de savoir si pour moi, qui me suis toujours impliqué dans toutes les dimensions de ce Septième Art qui me passionne, le cinéma est plutôt un moyen d’expression culturel, social ou politique ?

Mon goût personnel ne va pas vers le cinéma élitiste, qui m’a impressionné à mes débuts ,et dont je respecte les découvertes formelles expérimentales, mais plus modestement pour le conte populaire , qu’il soit écrit ou cinématographique : le grand sociologue tunisien Abdelwahab Bouhdiba , parmi d’autres , à révélé l’importance du conte dans la formation de la spécificité culturelle tunisienne .
Je suis resté un amoureux de l’âme tunisienne : je suis peut-être optimiste, mais pour moi, et malgré ce qu’il subit depuis ces dernières années, le peuple tunisien, façonné par des millénaires qui lui ont donné une culture du consensus, ou la sagesse et la bienveillance finissent toujours par prédominer sur la violence aveugle, est un des peuples le plus merveilleux qui soit : je sais que c’est subjectif mais c’est comme ça ! C’est pour cela que je pense que le cinéma n’est pas là pour donner des leçons : je pense sincèrement que l’artiste n’est ni un éducateur, ni un homme politique : à chacun son rôle ! En dehors des productions dont le but prédominant est commercial , L’Art peut recouvrir tous les aspects de la vie mais je pense que si on le réduit au message « éducatif » ou au message « politique » qu’il peut contenir, on tue sa raison d'être qui est à la fois plus vaste et plus modeste :
D’ être , d’abord, un miroir de sa société, vue par le ressenti d'une personne particulière qui veut communiquer cela à ses concitoyens, de la façon la plus sincère, là, plus riche la plus profonde, qu’il le peut : l’un aura un ressenti dramatique, l’autre optimiste, l’autre ironique etc. c’est l’addition de tous ces « miroirs » et de ces ressentis différents, qui peut enrichir le spectateur , lui apportant de l’émotion ou de la connaissance : ce qui serait catastrophique c’est qu’il y’ait un seul pseudo « miroir » comme l’imposent les régimes totalitaires : Face aux films qui placent l’expression du point de vue d’un auteur en priorité par rapport au volet commercial, le spectateur doit être libre de choisir le « ressenti » d’un artiste qui lui a apporté quelque chose, et de rejeter celui dont il trouve qu’il ne lui apporte rien !
C’est la règle du jeu, même si certains artistes sont découverts bien plus tard, comme notre grand Ali Douagi parlant de la grappe de vigne tant rêvée par l’artiste et qu’on ne lui apportera qu’après sa mort…Chacun doit essayer de montrer avec honnêteté, et le moins de « calculs » possible, même si c’est inévitable, son interprétation personnelle du réel, tel qu’il la ressent , et telle qu’il a choisi de la montrer au public, … à ses risques et périls

Notez que le film  sortira le 25 septembre en salles et sera projeté dans le cadre des JCC, hors compétition, pour clôturer l'hommage qui i sera rendu à Ferid Boughedir, à l’occasion du 50e anniversaire de la manifestation.

Fiche technique :
 

Scénario original :
 Férid BOUGHEDIR (titre: “Parfum de Printemps” )
. Adaptation : ,
Ferid Boughedir, Claude D’Anna, Taoufik Jebali.
Dialogues :
Taoufik Jebali
Production :
Mille et une productions, Marsa films, Cinares,
En association avec :
“Ingénium fund”. (Tunisie) , Abbout productions ( Liban ) ,
avec la participation de:
France Télévisions, TV5 monde, Canal+ ,
avec le soutien du
Ministère Tunisien de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine,
et du CNCI .Tunis
du Fonds Image de la francophonie,
et de la Fondation Kamel Lazaar.
Producteur executif :
Imed Marzouk. (Propaganda productions Tunis)
Durée :1h39’

Avec :
Zied Ayadi , Sara Hanachi,
Fatma Ben Saïdane, Zied Touati, ,
Wajiha Jendoubi, Taoufik Bahri, ,
Aïcha Ben Ahmed, , Jamel Sassi.
Ikram Azzouz , Abdelmonem Chouaïet ,
Ramzi Slim, Mohamed-Ali Damak ,
Issa Harrath, Wassila Dari, Rym Eloued,
Sabri Jendoubi, Emna Ben Rejeb,
Mouna Choura , Chedly Arfaoui,
Amira Derouiche , Sarra Nasra.

Directeur de production:
Badi Chouka
Coordinatrice de production:
Rita Dhaoui
Image :
B.Chamaillard ( Afc )
Son :
Ph. Lecoeur et Karim Guemira

Chef décorateur:
Raouf Helioui
Montage :
Stéphanie Pedelacq

Chef costumière :
Nadia Anane
Chef Maquilleuse:
Fatma Jaziri
Collaboration Artistique :
Mourad Ben Cheikh et Hichem Ben Ammar
1er assistant réalisateur :
Salem Daldoul
Musique:
Kaîs Sellami et Cyril Morin
 


H.B.
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