Publié le 06-03-2018

Enquête nationale sur l'emploi: 137 mille postes perdus et 213 mille demandes additionnelles d'emploi

La situation de l'emploi en Tunisie, entre la période de mai 2010 et mai 2011, a été marquée par la perte de 137 mille emplois et l'arrivée sur le marché de 213 mille nouveaux demandeurs d'emploi.



Enquête nationale sur l'emploi: 137 mille postes perdus et 213 mille demandes additionnelles d'emploi

Les pertes d'emplois se situent, notamment dans les secteurs de l'agriculture (64 mille postes), du tourisme (16 mille) et de l'industrie et des services (57 mille).

Ces chiffres ont été présentés lors d'une rencontre tenue, mercredi, à l'Institut national des statistiques pour présenter les principaux résultats de l'enquête nationale sur l'emploi pour le deuxième trimestre 2011.

Le directeur central des statistiques démographiques et sociales, Habib Fourati, a indiqué que la perte d'emplois dans le secteur agricole, surtout après la révolution, est, principalement, attribuée au changement de mentalité en faveur de la recherche d'un emploi rémunéré.

Par contre, le secteur du bâtiment a enregistré une augmentation de 3000 postes d'emploi, en raison de la prolifération des constructions anarchiques.

A l'échelle nationale, le nombre des travailleurs a atteint environ 3,139 millions, en mai 2011, contre 3,769 millions au cours du même mois 2010, sachant que ces chiffres précédent les mesures prises par le gouvernement de transition pour le lancement d'un programme urgent de recrutements dans la fonction publique et le secteur privé.

En outre, le pays comptait, en mai 2011, environ 704 mille chômeurs, contre 491 mille, pour le même mois 2010, soit une augmentation de 213 mille. Le taux de chômage a été estimé à 18,3 pc, contre 13 pc, en mai 2010.

Le chômage des diplômés de l'enseignement supérieur a marqué une hausse pour atteindre 217,8 mille diplômés en mai 2011 contre 157,3 mille, en mai 2010, soit un taux qui passe de 22,9 pc à 29,2 pc.

A l'échelle régionale, le taux de chômage se situait autour de 28,6 pc au Centre-Ouest du pays, 26,9 pc au Sud-Ouest et 24,8 pc au Sud-Est, alors qu'il ne dépassait pas 11,1 pc au Centre-Est et  se situait entre 17,3 et 17,8 pc dans les régions Nord du pays.

Ces indicateurs constituent les premières statistiques établies par l'INS (Institut national des statistiques), après la révolution, à travers une enquête nationale menées auprès de 43 mille familles, représentant toutes les catégories professionnelles et sociales choisies au hasard et réparties sur 1700 zones géographiques, couvrant tous les gouvernorats du pays.

L'enquête nationale qui avait démarré sur le terrain le 8 avril et s'était achevée le 30 juin 2011 est basée sur quatre axes : les spécificités démographiques, éducatives et économiques de la population des travailleurs et des chômeurs, ainsi que les familles et leur condition de vie.

A partir de cette enquête, la population tunisienne a été estimée à 10 millions 651 mille personnes (mi-mai 2011), avec une augmentation de 120 mille personnes, par rapport à mai 2010, soit un taux de 1,14 pc, et une légère augmentation du nombre des personnes âgées de 60 ans et plus, par rapport aux années précédentes.

Concernant l'état civil, l'enquête a montré un recul du célibat pour se situer au niveau de 40,3 pc de la population des plus de 15 ans.

Les chiffres montrent, aussi, une amélioration continue du niveau d'éducation de la population, par rapport à avril 2004. Le nombre des personnes ayant le niveau du primaire a reculé de 37 pc à 33 pc, celui du secondaire a augmenté de 32 à 36 pc, et du supérieur de 9,7 à 12 pc.

La réduction de l'analphabétisme s'est poursuivie atteignant 18,6 pc en mai 2011, contre 20,6 pc en 2010, 20,6 pc en 2007 et 23,1 pc en 2004, alors que le taux d'analphabétisme en milieu rural est demeuré élevé, notamment chez les filles de plus de 10 ans.

Selon l'enquête nationale, la population active a été estimée à 3 millions 844 mille 600 personnes, en mai 2011, soit une augmentation de 75 mille 400 actifs, par rapport à 2010.

Le pays compte 2,605 millions de familles, en mai 2011, contre 2,539 millions en mai 2010, ce qui représente une hausse de 66 mille 500 familles.

Concernant la méthode adoptée dans le recensement, le responsable à l'INS a affirmé que les critères étaient conformes aux standards internationaux.

Répondant à une question sur le retard dans la publication de ce rapport, il a souligné que l'enregistrement des données collectées dure tout un mois d'une part, et d'autre part le travail a été interrompu, à l'INS, durant deux mois, à cause d'un sit-in observé par le personnel.

La rencontre a coïncidé avec l'organisation d'un sit-in par des contractuels travaillant à l'Institut depuis 2004. Les contestataires, des diplômés de l'enseignement supérieur, revendiquent leur titularisation et le paiement de leurs salaires suspendus, depuis mai 2011.

Une source de l'Institut a affirmé à l'agence TAP que la décision du recrutement de ces contractuels vient d'être signée par le Premier ministère.



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