Publié le 06-03-2018

Interview de Lamine Nahdi

Il prend une place folle, comme les histoires de ses pièces de théâtre. Celle de Lamine Nahdi est connue depuis trente ans et intronisé gloire nationale depuis une quinzaine d’années. El Maki et Zakia de Lamine devient phénomène pendant des années. Puis, vient Heka Essardouk Enraychou qui enregistre jusqu’à ces jours des records d’audience dans le théâtre tunisien. Les quotidiens et les médias TV n’arrêtent pas de parler de lui. Quant à la rue, elle lui crie son respect. Sur scène, les cries de joie, d’enthousiasme et d’amour. A l’en croire, sa seule ambition est de faire jouir son public. Interview. 



Interview de Lamine Nahdi

Il prend une place folle, comme les histoires de ses pièces de théâtre. Celle de Lamine Nahdi est connue depuis trente ans et ramène gloire nationale depuis une quinzaine d’années. El Maki et Zakia de Lamine devient phénomène pendant des années. Puis, vient Heka Essardouk Enraychou qui enregistre jusqu’à ces jours des records d’audience dans le théâtre tunisien. Les quotidiens et les médias TV n’arrêtent pas de parler de lui. Quant à la rue, elle lui crie son respect. Sur scène, que des cries de joie, d’enthousiasme et d’amour. A l’en croire, sa seule ambition est de faire jouir son public. Interview. 

 

Durant votre parcours, quel est le projet artistique qui vous a marqué le plus ?

 

Toutes les pièces de théâtre que j’ai fait. Pendant mon parcours qui fête ses trente cinq ans, j’ai réalisé 38 pièces de théâtre dont je suis fièr et à mille pourcents satisfait. D’avoir tant d’œuvres dans mon répertoire artistique me fait énormément plaisir et je ne distingue pas entre toutes les œuvres que j’ai réalisé, parce que chaque projet porte sa particularité, sa souffrance et sa part de gloire aussi.

 

Pourquoi avez-vous choisit de vous spécialiser dans le one-man-show ?

 

Certainement, malgré ou à cause des difficultés que le genre implique. D’avoir réussi jusqu’ici m’a apporté beaucoup de plaisir et je n’ai pas l’intention de me limiter à deux one-man-show. c'est le genre le plus difficile parce qu'il compte beaucoup sur les capacités individuelles de l'acteur et ce côté inaccessible me donne plus envi à le réussir.

 

Comment vous vous distinguez sur scène par rapport aux autres ?

 

Certes que plusieurs ont fait leurs one-man-show. Cependant, ce que je donne comme valeur ajouté est l’audace des sujets loin des clichés rassurants. Je met l’accent sur les propos qui doivent être pertinents et perçants. En plus, l’acteur de théâtre doit avoir un don divin ce qui est exactement mon cas (avec un sourire). Me concernant, dès mes premières expériences, j’ai révélé des talents de comédien exceptionnels qui m’ont propulsé dans une carrière pleine de succès.

 

Tout le monde attend vos nouveautés. Où en est la nouvelle pièce ?

 

Je suis en plein chantier dans les préparations de ma nouvelle pièce de théâtre qui est aussi en one-man-show et qui sera en avant première en septembre prochain.

 

On entend parler d’un film qui raconte votre vie. Pouvez-vous nous donner plus de détails ?

 

Le film est un doc-fiction, long métrage, coréalisé par Dali Nahdi, mon fils et …. Il étalera ma vie entre le volet professionnel et celui personnel avec quelques passages de fiction que mon fils Walid Nehdi va interpréter vu la ressemblance physique entre nous. Le film commencera par une tournée artistique entre mes pièces de théâtre puis il rentrera dans les détails de mon vécu.

 

Pourquoi avez-vous pensé à faire ce film ?

 

Parce que mon parcours de 35 ans de militantisme ne mérite pas seulement un film mais plutôt un feuilleton comme celui de Mozart ou Abdelwaheb. Parce que je suis issu d’une famille purement artistique et que je suis moi-même icône du théâtre en Tunisie. Encore plus, parce que j’ai l’estime du public et c’est le plus important. Pour toutes ces raisons, j’ai écrit tout seul le scénario qui sera tourné bientôt après la vérification technique de Dali.

 

En parlant du 7ème art, pourquoi vous n’avez pas autant de succès au cinéma qu’au théâtre ?

 

Je ne sais pas. Pourtant ma première apparition au cinéma avec « Farda Welgat Okhtha » est jusqu’aujourd’hui une réussite. Le film a fait un ravage à l’époque et intéresse les gens jusqu’à ce jour. Ce qui n’est pas le cas pour les films tunisiens en général. Mais, il est vrai que je n’ai pas de propositions intéressantes. J’aurais aimé faire une belle carrière en cinéma mais pour des raisons que j’ignore on ne me propose pas des rôles importants. Dans ma situation actuelle, je n’ai pas besoin d’avoir simplement un rôle dans un film. Ce qui m’intéresse exclusivement est d’avoir un rôle qui donne le plus à ma carrière.

 

Et la télévision ?

 

Pour la télévision, j’avais fait en 1976, le feuilleton « Awled El halal » (10 min) qui se diffusait juste avant la rupture du jeune durant ramadan. Ce feuilleton a pris beaucoup de succès parce qu’il a relevé plusieurs tabous de la télévision nationale à l’époque. En fait, c’était pour la première fois dans l’histoire de la télévision qu’un feuilleton sort de l’ordinaire et critique. J’ai critiqué plusieurs phénomènes de la société tels que la corruption, la bureaucratie, le chômage… depuis cette expérience, on a décidé de censurer tous les projets que je propose. Donc, j’ai préféré prendre un recul total de la télévision jusqu’à le moment où l’administration accepte de diffuser mes projets sans censure.

 

Comment voyez-vous l’hommage que le ministère de la culture vous a rendu lors du centenaire de théâtre ?

 

Je pense que le geste est noble dans le cadre d’honorer ceux qui ont beaucoup donné au théâtre en Tunisie. Personnellement, j’ai donné 35 ans de ma vie au théâtre. Des années de réussite et de richesse culturelle et théâtrale. J’ai réalisé 38 pièces de théâtre avec plusieurs troupes (troupe du Kef, troupe de Tunis, troupe de la Medina, le nouveau théâtre...). Cet hommage m’inspire force et fierté pour continuer au moins 4 œuvres dans le même niveau et avec le même succès.

 

Que pensez-vous de cette manifestation ?

 

Chaque manifestation de ce genre est un acquis pour nous les artistes tunisiens. Je suis heureux de ressentir la même chaleur et de retrouver les hommes de théâtre réunis à nouveau et même occasionnellement. Ça me rappelle l’ambiance des années 70, là où on était une seule grande famille qui vit en privilège le théâtre comme une passion. Avant, on avait plusieurs manifestations de théâtre tels que le festival de Korba, le festival des amateurs, la semaine du théâtre, le festival du théâtre universitaire. A travers cette nouvelle manifestation, nous allons retrouver l’enthousiasme qui existait entre les hommes de théâtre.

 

Comment voyez-vous la situation du théâtre actuellement?

 

Personne ne peut nier que la nouvelle génération du théâtre fait un merveilleux travail en proposant des nouvelles expériences diversifiées et riches. Je suis très optimiste quant à ces jeunes qui peuvent réconcilier le théâtre avec son public.

 

Henda


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