2025-05-27 نشرت في
SPOT alerte : pharmacies en crise, médicaments en péril
Le secteur pharmaceutique privé en Tunisie est au bord de l’effondrement. C’est l’alerte lancée par Zoubeir Guiga, président du Syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (SPOT), qui a tiré la sonnette d’alarme ce mardi sur Express FM.

Il dénonce une situation financière devenue insoutenable pour la majorité des pharmacies du pays, confrontées à une pression fiscale croissante, à des marges figées, et à des dettes structurelles qui s’accumulent depuis plus de deux décennies.
Marges écrasées et rentabilité en chute libre Selon Guiga, la rentabilité du secteur s’est effondrée, avec un bénéfice net qui ne dépasse pas 8 %, et dans 60 à 70 % des cas, les pharmaciens ne gagnent pas plus de 3 000 dinars par mois, soit dix fois moins qu’il y a dix ans. « Aujourd’hui, un pharmacien ne peut même plus acheter un logement après 10 ans de travail.
Ce qui était possible en deux ans auparavant. Le métier appauvrit », déplore-t-il. La situation est aggravée par une fiscalité lourde, une hausse des salaires et des coûts d’exploitation, et une croissance du marché du médicament inférieure à 5 % par an. De plus, les marges bénéficiaires sont fixées par l’État, empêchant toute flexibilité face à l’inflation.
Une dépendance étouffante à la CNAM Autre point critique : les dettes de la CNAM (Caisse Nationale d’Assurance Maladie) envers les pharmacies, estimées à plus de 200 millions de dinars. Pour certains officinaux, ces remboursements représentent jusqu’à 70 % du chiffre d’affaires, rendant leur survie totalement tributaire de la régularité des paiements publics.
« Beaucoup de pharmacies ne peuvent plus payer leurs cotisations sociales ni honorer leurs crédits bancaires. Le rééchelonnement des dettes est devenu monnaie courante », souligne Guiga.
⚠️ Appel urgent à des réformes structurelles Face à ce tableau sombre, le président du SPOT appelle à une refonte complète du modèle économique et à la mise en œuvre immédiate des décisions prises lors de la dernière réunion ministérielle.
« Je ne signerai plus aucun accord sans garanties d’exécution », prévient-il fermement. Il dénonce également la prolifération de produits illicites et la confusion entre pharmacie et parapharmacie, ainsi que l’absence totale de digitalisation dans la gestion quotidienne des officines.