Publié le 06-03-2018

Maisons closes en Tunisie : Selon France 24, les revenus ont baissé de 80% depuis la chute de Ben Ali

La visite inopinée effectuée par un prédicateur bahreïnien dans une maison close à Sousse a suscité l’ire des composantes de la société civile qui ont considéré la campagne de sensibilisation contre la prostitution lancée par le cheikh Hassan Alhussaini, comme une atteinte à l’image de la femme tunisienne.



Maisons closes en Tunisie : Selon France 24, les revenus ont baissé de 80% depuis la chute de Ben Ali

La députée Yamina Zoghlami, s’est d’ailleurs, prononcée sur cette affaire, tout en invitant les prédicateurs, qui ne veulent que ternir l’image des Tunisiennes, à se taire.

Lors de sa visite en Tunisie, le cheikh Hassan Alhussaini a appelé à la création d’un fonds d’indemnisation pour les prostituées tunisiennes et a exhorté les investisseurs étrangers à lancer des projets en Tunisie afin d’assurer à cette classe sociale une vie honorable.

Or, l’initiative du cheikh ne semble guère plaire aux prostituées. Interviewée par France 24, Dalinda, la tenancière d’une des maisons de tolérance de la capitale a affirmé que la proposition du cheikh était ridicule et a souligné que les employées de la maison close préfèrent garder leur travail sachant que le fonds d’indemnisation ne peut assurer un salaire à toutes les prostituées en Tunisie.  

Dalinda a ajouté, à ce propos, que les maisons de tolérance existent en Tunisie depuis plus de 80 ans et que leur existence a contribué à assurer un meilleur équilibre au sein de la société tunisienne. « Nous rejetons totalement l’appel à quitter notre profession. Toute idée de nous indemniser ne sera que temporaire et ne peut nous garantir un revenu stable » a avancé la tenancière de la maison close.

Malika, une des filles de joie, interviewée sur le sujet, a été du même avis que sa maquerelle. Estimant que l’idée de la création d’un fonds d’indemnisation est irréalisable, elle a affirmé que les prédicateurs et les salafistes manquent de crédibilité et on ne peut se fier à leurs promesses.

Par ailleurs, Malika a tenu à préciser que les revenus des maisons de tolérance ont enregistré une baisse de 80% depuis la chute de Ben Ali.

Samira a, aussi, appuyé la position de ses collègues en indiquant que les prédicateurs qui ne cessent de les appeler au repentir sont les clients les plus fidèles. « Comment ose-t-on prétendre nous ramener au droit chemin alors qu’on a recours à nos services et qu’on nous paie généreusement en plus ?! » s’est demandé Malika avant d’ajouter que le gouvernement d’Ennahdha porte l’entière responsabilité des schismes que ces prédicateurs tentent de semer en Tunisie.


N. J.
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