I Watch-indice de corruption : L’Etat face à une bifurcation, sauver le pays ou… sauver les corrompus

Aujourd’hui, I Watch a présenté l’indice de perception de la corruption et le classement de la Tunisie par rapport aux autres pays.



I Watch-indice de corruption : L’Etat face à une bifurcation, sauver le pays ou… sauver les corrompus

Il s’agit d’un indice composite, un sondage de sondages, faisant appel à des données sur la corruption tirées de sondages d’experts réalisés par divers organismes indépendants. Il reflète des points de vue du monde entier, dont celui des experts qui résident dans les pays évalués*.

Le résultat de ce classement, présenté en collaboration avec l’organisation transparency International, a été qualifié par I Watch de « Catastrophique ».

En effet et même si la Tunisie a gagné 3 places dans le classement, allant de la 79ème à la 76ème position, elle a reculé dans le score qui a baissé de 40/100 à 38/100.
Selon I watch, l’absence d’une stratégie nationale élaborée sans ingérence étrangère est l’une des raisons principale de ce recul.

L’année dernière, et en pleines campagnes électorales, les promesses de lutter contre la corruption, ce mal qui gangrène l’administration tunisienne, ont plu mais elles peinent à se concrétiser. Pire, un projet de réconciliation économique, assimilé par la société civile tunisienne à une loi qui blanchit la corruption et consacre l’impunité a été proposé par la Présidence de la République.

I Watch, a d’ailleurs exhorté la présidence à retirer ce projet, pointant du doigt l’absence d’une vraie volonté politique de lutter contre la corruption.

« Aujourd’hui la Tunisie fait face à deux choix, sacrifier les corrompus ou sacrifier le pays » a indiqué Mouheb Garoui.

« Chaque fois qu’il y a eu un scandale, la solution a été de licencier les directeurs impliqués » a-t-il encore ajouté s’interrogeant sur l’absence d’une vraie justice appuyée par un cadre législatif propre à cette lutte.

Aujourd’hui, il y une instance constitutionnelle (art-130) pour la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, avec à sa tête Chawki Tabib (nommé le 7 janvier 2016), dont l’objectif est de « participer aux politiques de bonne gouvernance, d’interdiction et de lutter contre la corruption ».

Cette instance, toujours selon I watch, ne dispose pas de moyens nécessaires pour mettre en œuvre des actions afin d’atteindre ses objectifs.

Quant au ministère de la bonne gouvernance, remis en place par le gouvernement Essid, il ne communique pas assez et n’a pas de termes de références claires, dénonce l’organisation.

A la fin, des recommandations ont été adressées au gouvernement rappelant l’urgence et l’importance de cette lutte primordiale et incontournable si l’on veut réellement avancer sur tous les plans 'économie, développement...), mais aussi, lutter contre le terrorisme. Car, terrorisme et corruption sont les deux facettes d’une seule monnaie.

*Transparency International


Hajer Boujemâa

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