Publié le 06-03-2018

RTS : En Tunisie, faute d'Etat, le citoyen fait la loi

Un reportage sur l’importance du rôle que jouent les associations citoyennes en Tunisie face aux carences de l'Etat a été réalisé par RTS (Radio Télévision Suisse). «Un fonctionnaire à la plage au lieu de balayer les rues? Une poubelle jetée n'importe où? En Tunisie, des citoyens dénoncent les gestes illégaux pour faire la loi, faute d'Etat...» explique RTS sur sa page Facebook.



RTS : En Tunisie, faute d'Etat, le citoyen fait la loi

Voici quelques extraits de l’article de RTS :

Face aux carences de l'Etat en Tunisie, les citoyens prennent les choses en main. Le nombre d'associations citoyennes qui ont pour but de faire respecter la loi se multiplie depuis la révolution de 2011.
Dans le pays, qui en est à son cinquième changement de gouvernement depuis cinq ans, le sixième étant en préparation depuis deux mois et demi, il est difficile de gouverner. Alors les autorités délèguent. Elles ont même lancé une application encourageant la délation.

Les citoyens qui, par exemple, verraient un fonctionnaire flâner à la plage au lieu de balayer la rue sont appelés à le photographier et à envoyer les informations au gouvernement qui promet de faire le suivi et de protéger le délateur.

Illustration de cette tendance, l'association Winnou Etrottoir (littéralement: "Rendons les trottoirs aux piétons") se bat pour des villes propres et débarrassées des cafés et commerces qui, depuis la révolution, débordent de plus en plus sur les trottoirs et empêchent les piétons de déambuler aisément.

En un an, Winnou Etrottoir a réuni 61'000 membres sur sa page Facebook qui permet aux Tunisiens de dénoncer ceux qui occupent l'espace public sans autorisation ou qui y jettent leurs poubelles. En parallèle, l'association alerte directement la municipalité concernée pour dénoncer les cas les plus graves.

"Puisque l'Etat ou les autorités locales sont incapables d'agir, nous, citoyens, on se prend en main et on commence à mettre des projecteurs sur tous ceux qui bafouent notre liberté", explique un membre actif dans l'association. Par deux fois, Winnou Etrottoir a réussi à faire bouger les autorités. Un bilan jugé insatisfaisant par l'association qui dénonce "la démocratisation de la corruption".
 



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