Publié le 06-03-2018

A Paris : Les migrants tunisiens expulsés et … les archives du RCD et de Ben Ali disparus !!!

Une centaine de migrants tunisiens ont été expulsés, ce jeudi, du 36 rue Botzaris, à Paris. Une partie des archives entreposées dans le bâtiment, anciennement aux mains du RCD de Ben Ali, ont, elles, été emportées par une association.



A Paris : Les migrants tunisiens expulsés et … les archives du RCD et de Ben Ali disparus !!!

Ils sont une quinzaine, en milieu de journée, sur le trottoir de la rue Botzaris, dans le 19e arrondissement de Paris. De jeunes hommes, dont quelques mineurs, l'air un peu désemparé. Tôt jeudi matin, ils ont été expulsés d'un bâtiment de trois étages situé à quelques pas, sur lequel flotte le drapeau tunisien. Cet ancien foyer pour étudiants, propriété de l'État tunisien, hébergeait jusqu'à la chute du régime Ben Ali la section française du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti de l'ancien président renversé le 14 janvier dernier.

Des vigiles en gardent désormais l'entrée, avec des chiens. Les migrants espèrent au moins pouvoir y récupérer les affaires qu'ils ont laissées à l'intérieur. "Les CRS sont arrivés vers 6h30 alors qu'on dormait et nous ont fait sortir, raconte Karim, 29 ans. Certains étaient pieds nus, ils n'ont même pas eu le temps de s'habiller. On ne veut pas dormir dehors ce soir ! Ce bâtiment appartient aux Tunisiens." (...)

Selon Tarek Ben Hiba, le président de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) - l'ancienne Union des travailleurs immigrés tunisiens (UTIT) -, ce sont les autorités tunisiennes, par le biais de l'ambassade de Tunisie en France, qui ont ordonné cette expulsion au motif qu'elles avaient besoin de davantage de bureaux à Paris. En début de semaine pourtant, Elyes Ghariani, le chargé d'affaires de la représentation diplomatique tunisienne dans l'Hexagone, avait donné son accord à plusieurs associations pour que le bâtiment soit transformé en lieu d'accueil pour les migrants pour six mois au moins, affirme Ben Hiba. Un protocole d'accord était en cours de signature. Malheureusement, aucun responsable de l'ambassade n'était joignable ce jeudi... "On est tombé des nues ce matin, poursuit Tarek Ben Hiba. On croyait en avoir fini avec ces années d'affrontements et de duplicité. On pensait avoir un gouvernement ami et le soutien de l'ambassade..." Le soudain besoin de bureaux de Tunis ne le convainc pas.

 

Selon certaines sources, la majorité des Tunisiens interpellés jeudi matin ont été conduits au commissariat de police du 19e arrondissement avant d'être redirigés, en bus, vers des centres de rétention. Une information que la préfecture de police n'était pas en mesure de confirmer, en fin d'après-midi. "Une centaine de personnes ont été évacuées dans le plus grand calme", se bornait-elle à indiquer. Karim, Reda et la dizaine d'autres jeunes revenus rue Botzaris ne savaient pas pourquoi eux avaient été relâchés.

 

Source : France 24


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