Publié le 06-03-2018

8es rencontres chorégraphiques de Carthage



8es rencontres chorégraphiques de Carthage

 La presse : Publié le 11/05/09
 
Traces - 96 détails de la compagnie Mulleras
Une clôture en beauté
 Traces - 96 détails de la compagnie Didier et Magalli Mulleras (France) a clos en beauté jeudi dernier au Théâtre municipal la série de spectacles des 8es  Rencontres chorégraphiques de Carthage (du 1er au 9 mai).

Dès l’entame de la pièce proposant un dialogue «Corps-image», le public est transporté  dans un monde magique d’expérimentation interrogeant à la fois la danse, l’image et l’infographie. Il s’agit, en fait, d’une œuvre numérique et scénique «défrichant les nouveaux espaces de création, liés aux nouvelles technologies». C’est d’ailleurs-là le parti-pris de la Cie Mulleras depuis une dizaine d’années. La recherche sur le rapport «Danse, image multimédia» est totalement reflétée dans  Traces-96 détails, puisque le public nombreux et fidèle aux Rencontres chorégraphiques de Carthage a assisté à un festival harmonieux de lumières, de danse, d’images, de musique et de son. Et cela grâce à un dispositif vidéo qui fait toute l’originalité du spectacle en secrétant une parfaite symbiose entre l’image et la danse.
Ainsi, sur la scène, trois danseuses, Severine Prumera, Elisabeth Nicole et Magali Viguier Mulleras, enveloppées de lumières dans leur tenue blanche, ont dansé dans un espace-temps fragmenté dans un carré de lumières  traversé au fil du spectacle par une mosaïque de figures variables et d’images également reproduites, en arrière- plan sur trois écrans où, par moments, est projeté le double virtuel des danseuses, ainsi que des scènes de la vie quotidienne filmées dans plusieurs contrées du monde dont l’Extrême-Orient.
Dans la première séquence de ce spectacle de 55’, composé d’une dizaine de courtes séquences, les danseuses sont aux «prises» avec un cube kaléidoscopique : elles s’y imbriquent, s’y fondent, félines et gracieuses dans un rapport intime et poétique à l’espace.
Elles dansent sur une musique originale, étrange façon électronique, mêlant parfois suspense et angoisse, concoctée par Didier Mulleras. Les séquences se succèdent, portées par des danseuses à la gestuelle parfaite : debout, amarrées au sol ou recroquevillées sur elles-mêmes, en solo, en duo ou les trois ensemble, elles varient les figures et les combinaisons dans un «corps à corps» aux images numériques et infographiques reflétées à la fois sur le sol et sur les écrans.
Les corps nomades des danses épousent les lignes, les cercles et autres figures dans un flot d’images, mais sans jamais perdre leur dimension charnelle.
«La confrontation» ou, mieux, la rencontre entre les corps et les nouvelles technologies se fait sans heurts, dans l’harmonie : ni dominant, ni dominé.
Cependant, ce spectacle de danse contemporaine pèche par manque de tension dramaturgique culminante, afin d’éviter une certaine linéarité, voire une impression d’étirement et de longueur.
Malgré tout, Traces -96 détails demeure un beau voyage, proposant des allers et retours entre l’art numérique et l’art vivant. Un voyage et une aventure artistique où l’imaginaire audacieux le dispute à l’inventivité et à la créativité. Pour le plus grand plaisir des  amateurs et des amoureux de la danse en général et contemporaine en particulier.
Rappelons que les pièces chorégraphiques de la Cie Mulleras dont Traces 96  peuvent être découvertes sur plusieurs supports : films, Internet, espaces d’installation et de performance. Et ça vaut vraiment la peine de les découvrir.
 


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