Publié le 06-03-2018

La France reconnaît le Conseil national de transition libyen comme représentant légitime

La France a accordé jeudi une marque de soutien décisive à l'opposition libyenne. Paris a reconnu le Conseil national de transition libyen (CNTL) comme représentant légitime du peuple libyen, et va procéder à un échange d'ambassadeurs entre Paris et Benghazi. Le président français Nicolas Sarkozy va également soutenir vendredi un plan d'action lors du conseil européen extraordinaire convoqué sur la situation dans ce pays.



La France reconnaît le Conseil national de transition libyen comme représentant légitime

La France est le premier pays à accorder cette marque de reconnaissance au Conseil national de transition libyen, formé par les opposants à Moammar Kadhafi et basé à Benghazi, principale ville de l'est du pays. "La France a reconnu le conseil national de transition comme étant le représentant légitime du peuple libyen", a déclaré à sa sortie de l'Elysée Ali Essaoui, l'un des deux représentants du Conseil reçus par Nicolas Sarkozy. "Sur la base de cette reconnaissance, nous allons rouvrir notre ambassade en France, et un ambassadeur de France sera envoyé à Benghazi. Cet ambassadeur sera de façon transitoire à Benghazi avant de retourner à Tripoli", a-t-il ajouté.

La présidence française a aussitôt confirmé ces informations :

"Il y aura un plan stratégique qui sera proposé par la France demain (vendredi, NDLR) devant le conseil européen", a précisé Mahmoud Jibril, autre représentant du Conseil reçu à l'Elysée. "Le président Sarkozy nous a dit qu'il y avait un plan global qui allait être proposé et adopté afin de traiter la situation sur un niveau européen, afin d'oeuvrer en faveur du peuple libyen", a-t-il relaté. "Le président Sarkozy a donné les grandes lignes d'un plan d'action sur le terrain" pour contribuer au départ du colonel Kadhafi, a pour sa part déclaré à la chaîne de télévision APTN le philosophe Bernard-Henri Lévy, présent lors de la rencontre à titre non officiel.

Ce plan d'action "obéit à deux principes", a-t-il précisé. "Premier principe, la révolution libyenne appartient au peuple libyen. Hors de question de voler aux Libyens leur propre révolution. Hors de question d'imaginer une intervention militaire occidentale qui ferait à la place des Libyens la révolution libyenne. Ça, c'est exclu", a-t-il expliqué.

"Par contre, des interventions défensives, des opérations ciblées défensives en protection des populations civiles à la demande du Conseil national de transition, j'ai cru comprendre que cela était envisagé par la France et sera soumis, selon un dispositif politique que vous découvrirez dans les jours qui viennent, à la communauté internationale", a poursuivi Bernard-Henri Lévy.

Nicolas Sarkozy est le premier chef d'Etat ou de gouvernement de l'Union européenne à avoir rencontré les représentant de l'opposition libyenne, à la veille du conseil européen extraordinaire prévu à Bruxelles sur le sujet. "La France est sans doute dans l'Union le pays le plus engagé sur ce dossier libyen", soulignait dès mercredi une source élyséenne. "Le président de la République a dit clairement: 'le président Kadhafi doit partir'. Nous avons été le premier, et à ce stade le seul, pays à marquer politiquement par un communiqué notre soutien politique au Conseil national libyen", le 6 mars dernier, expliquait cette source.

 

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