Publié le 06-03-2018

Canada: l'opposition demande l'extradition de Belhassen Trabelsi

L'opposition canadienne a suggéré mercredi au gouvernement de signer d'urgence un traité d'extradition avec la Tunisie afin d'expulser le beau-frère millionnaire de l'ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, Belhassen Trabelsi.



Canada: l'opposition demande l'extradition de Belhassen Trabelsi

"Le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, devrait signer rapidement un traité d'extradition avec la Tunisie", a déclaré le député libéral et ancien ministre de l'Immigration, Denis Coderre, lors d'une conférence de presse donnée avec plusieurs autres députés de l'opposition et des membres de la communauté tunisienne.

Entre-temps, le Collectif de solidarité au Canada avec les luttes sociales en Tunisie a demandé à nouveau aux autorités de saisir rapidement les avoirs de la famille Ben Ali, citant le jet privé à bord duquel Belhassen Trabelsi est arrivé à Montréal le mois dernier, et une résidence cossue dans cette dernière ville.

"Nous demandons au gouvernement canadien de geler les avoir du clan Ben Ali et de collaborer avec les autorités tunisiennes dans le but d'arrêter et d'expatrier Belhassen Trabelsi en Tunisie", a affirmé l'organisation dans un communiqué.

Une soixantaine de manifestants d'origine tunisienne ont bravé une tempête de neige mercredi devant le parlement fédéral à Ottawa pour appuyer ces demandes. Ils ont notamment demandé avec insistance au gouvernement plus de transparence sur la présence de M. Trabelsi et sur les biens de la famille Ben Ali au Canada.

"Nous ne savons pas quels sont les biens du clan au Canada", a reconnu une porte-parole du Collectif de Solidarité, Sonia Djelidi.

"Mais le gouvernement canadien a des moyens de les identifier, tels que le FINTRAC (Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada, la police fiscale)", a-t-elle ajouté.

Le statut de résident permanent au Canada a été enlevé à M. Trabelsi et à sa famille. Depuis, ils ont demandé le statut de réfugié.

Le Canada a déjà accepté une requête de Tunis pour la saisie des avoirs, mais l'extradition risque d'être compliquée, les deux pays n'ayant pas signé de traité d'extradition.

"Nous avons été très clairs: ils ne sont pas bienvenus au Canada", a dit à l'AFP Melissa Lantsman, porte-parole du chef de la diplomatie. "Mais nous devons agir dans le cadre de la loi canadienne".

Ben Ali, sa femme et d'autres membres de sa puissante famille, sont accusés d'acquisition illégale de biens et de placements financiers illicites à l'étranger au cours des 23 années de son règne.
 


AFP

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