Publié le 06-03-2018

'Fin décembre', le film intrigant de Moez Kammoun

Nous étions vraiment confus après la projection du film « Fin décembre » en avant première, hier mardi 14 septembre 2010 à la Marsa. La salle El Hamra a fait quasiment complet. Journalistes, cinéastes, acteurs et cinéphiles étaient au rendez-vous pour voir le nouveau né du cinéma tunisien.



'Fin décembre', le film intrigant de Moez Kammoun

«  Fin décembre » est un film tunisien qui est sorti de la Médina et des villages du nord ouest tunisien. Dans son long métrage, Moez Kammoun a réussi le choix d’un beau casting et d'une jolie nature. Le village berbère de Takrouna a été la star à côté des stars du film. Vous ne pouvez pas rester indifférent à l’égard d’une telle splendeur sauvage et authentique. Dieu merci, cette terre sait être généreuse à l’égard de son peuple.

Ceci étant la première étoile qui illuminait le film, la deuxième demeure le jeu d’acteur. Jamal Madani, Dalila Meftahi, Lotfi Bondka, Dhafer El Abidine et Lotfi Abdelli, ont réussi à rendre l’histoire assez réelle avec la spontanéité et le naturel de leur jeu. Pas d’excès flagrant, les cris et les gestes inutiles qui nous ont souvent déçus dans nos œuvres nationales, étaient presque absents. Cependant dans certaines scènes il y avait des interférences de dialogues entre les acteurs comme s’ils étaient en conférence. Comme par exemple dans une scène entre Hend Fahem et Lotfi Abdelli où ce dernier à dû répéter une deuxième fois sa réplique parce qu’il était coupé.

Hend Fahem, alias Aicha et rôle principal dans le film, a su incarner la villageoise rebelle et révoltée qui a envie de partir loin en quête de liberté. Malheureusement, certains passages n’étaient pas très convaincants comme sa réaction vis-à-vis du départ de son amant. Et l’on se demande justement quelle en était la raison: la performance de l’actrice ou la négligence du réalisateur ? Et ce n’est pas notre seule intrigue.

Face à « Fin décembre », on ne sait pas vraiment si l’on doit être satisfait ou déçu, ou peut être les deux à la fois. Chargé de jolis plans et d’acteurs sérieux, le film balance aussi dans des contradictions qui ne pouvaient pas passer inaperçues. L’accent, le comportement et l’agissement des personnages échappaient au contexte archaïque et conservateur du village. Certains passages étaient trop longs et silencieux. Peut-être que nous sommes aussi impatients, mais pas plus que le spectateur tunisien.  L’histoire même nous a semblé très familière et nous rappelle un peu les petits bouquins d’Harlequin. Ces histoires remplies de rires et de larmes, dont les héros cogitent entre amour et  fierté, là ou il y a des trahisons et des drames mais qui finissent toujours tel un conte de fée : et ils vécurent heureux jusqu’à la fin  de leurs jours. En revanche, il y a un brin de féminisme agréable dans l’histoire. Moez Kammoun a évoqué la réalité contradictoire de la femme tunisienne évoluée et indépendante qui ne vaut toujours pour la société que la durée de vie d’un bout de cher. La virginité est bien évidemment l’unité de mesure de l’honneur d’une femme.

Et comme femmes, Dalila Meftahi a excellé dans son rôle de maman militante qui veut à tous les coups marier sa fille et la voir heureuse avec un prince charmant qui la ramène loin du village. Nous ne manquerons pas de citer non plus, la graine de femme Donia Saadi qui nous a joué son rôle de Emna avec un professionnalisme qui annonce une future actrice talentueuse.  

Plus de détails sur le film sont en photos (pendant le tournage, photos du film) et en vidéo à la suite de cet article.


Amal
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