Publié le 06-03-2018

Jeunes cinéastes amateurs

Même si elle est la plus ancienne dans le monde arabe et africain, la Fédération Tunisienne des Cinéastes Amateurs garde son air frais et sa jeune allure grâce à ces jeunes adhérents qui militent au sein de ses clubs ou au sein de son bureau fédéral.



Jeunes cinéastes amateurs

Même si elle est la plus ancienne dans le monde arabe et africain, la Fédération Tunisienne des Cinéastes Amateurs garde son air frais et sa jeune allure grâce à ses jeunes adhérents qui militent au sein de ses clubs ou au sein de son bureau fédéral.

Parmi ces jeunes amateurs brillants, Maher Ben Khelifa, 22 ans, étudiant aux beaux arts, membre du club Hammam Lif. Depuis 7 ans, le jeune homme découvre le cinéma et se pratique à cet art au sein de son association. Lors de cette session du Festival International du Film Amateur à Kelibia, il nous a parlé de son amour pour la FTCA. Un coup de foudre ? «Oui, c’était une pure coïncidence, quand j’ai fait la connaissance de la FTCA. En 2003, j’ai assisté à la clôture du festival. J’ai regardé le palmarès et je me suis dit : je veux faire du cinéma » répond Maher en ajoutant « depuis ce jour, j’ai appris à considérer la FTCA comme une mère ».

Plusieurs générations de cinéastes professionnels sont passées par la FTCA. Salma Bacar, Jiléni Saadi, Nouri Bouzid, et d’autres noms ont fait leurs premiers pas au sein de cette association. La FTCA était le seul cadre de formation cinématographique dans le pays. « Même avec ses nombreux problèmes, notre fédération reste une école riche en références dans le cinéma tunisien » explique Maher qui fait, à son tour, partie d’une nouvelle génération amatrice du cinéma.

« Ma génération s’en sort aussi bien que mal au niveau de la production cinématographique » témoigne Maher en ajoutant « Il ne faut pas oublier que la culture générale ainsi que la culture cinématographique sont en régression dans tout le pays ». « La belle époque est révolue » dit il. Maher parle d’une époque où la production de la FTCA était meilleure au niveau quantitatif mais surtout qualitatif.

Qu’est ce qui fait vivre la FTCA donc ? « C’est une mystérieuse énergie qui nous réunit et parce que nous sommes une vraie famille ! » s’exclame Maher avec fierté. En effet, le moteur fédérateur de la lutte de la FTCA est l’amour du cinéma amateur. Un cinéma alternatif qui constitue un espace incontournable de la liberté d’expression.   

A peine 22 ans, Maher participe, cette année, à la compétition internationale du FIFAK avec un court métrage intitulé « La Gamelle ». Le synopsis se résume en une seule phrase « Un prisonnier cherche à briser les chaines ». Le scénario est prêt depuis un an et quelques mois, Maher a trouvé l’encadrement nécessaire pour corriger et performer son œuvre. « J’ai présenté mon scénario à Mohamed Ben Tbib, professeur universitaire, lors d’un stage organisé par la FTCA. Il l’a apprécié… et avec le soutien de tous les membres de mon club, j’ai entamé le tournage ».

« Mon film est un hommage à la FTCA, aux 7 ans que j’ai passées sous ses ailes et qui m’ont changé la vie. » avoue le jeune cinéaste amateur avec beaucoup d’émotion. « La FTCA était toujours, pour moi, la fenêtre qui illumine mes sens artistiques et ma conscience sociale, citoyenne et politique » témoigne Maher avec reconnaissance.  

Malgré les obstacles et le désenchantement d’une nouvelle génération consommatrice et peu créative, la mère FTCA continue  d'encadrer ceux qui assument le long chemin de l’apprentissage. Cependant, l’association doit remédier, en urgence, à de nombreuses lacunes d’ordre interne et surtout d'ordre organisationnel pour aller de l'avant.      


Henda
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